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Devancé dans l’exercice du scoring par Curtis Mayfield, Marvin Gaye et Isaac Hayes, James Brown finit également par s’y coller en 1973. Pour la bande son de Black Caesar, le parrain de la soul laisse les coudées franches à son tromboniste Fred Wesley qui remplace Pee « Wee » Ellis comme arrangeur des JB’s. Secondé par Dave Matthews, Fred Wesley peaufine les fonds de tiroirs que le Godfather Of Soul lui a confiés pour venir à bien de cette tâche. Au passage, cette B.O. fournit à James Brown quelques-uns de ses plus beaux hits : « Down And Out In New York City », « The Boss » et « Mama Feel Good ».

En 1973, Larry Cohen, jusque-là connu comme créateur de la série Les envahisseurs et scénariste de quelques longs-métrages, va tourner Black Caesar pour le studio American International Pictures. Bénéficiant d’un scénario inspiré de classiques hollywoodiens (Little Caesar ou The Public Enemy), Cohen réalise une adaptation (très) libre du Parrain de Coppola, dans laquelle Tommy Gibbs (Williamson) infiltre une famille de mafieux italiens et devient le premier ponte noir de New York.

James Brown Black Caesar

Le film appelle une musique qui fasse jeu égal avec les BO de Shaft (Isaac Hayes), Across 110th Street (Bobby Womack et J.J. Johnson) ou Superfly (Curtis Mayfield). Cohen se tourne alors vers James Brown, ce qu’apprécie le studio, qui a déjà travaillé avec le musicien dans le documentaire T.A.M.I. Show (1965).

Brown, assisté de Fred Wesley, se met à l’ouvrage et transmet via Charles Bobbitt, son manager, le résultat à Cohen. Problème, les musiciens n’ont respecté aucune des contraintes temporelles, composant des morceaux chantés et instrumentaux ayant leur propre logique de durée ! Larry Cohen est forcé de couper et remonter toute la musique.

Au final, en dehors des génériques dotés de chansons spécifiques (Down And Out In New York City et Big Daddy), la musique de James Brown et Fred Wesley sera majoritairement utilisée de façon diégétique [musique provenant de l’action à l’écran, par exemple d’un groupe, d’une radio, NDR].

black caesar
James Brown Black Caesar

L’une des seules musiques co-narratives figure sur une scène dans la villa des Siciliens. Une mandoline représentant les mafieux est rejointe par la machine funk, accompagnant l’arrivée des tueurs noirs.

Indépendamment, le disque comporte des titres dynamités comme « Blind Man Can See », « The Boss » et son « Pay the cost to be the boss! » ou l’explosif « Make It Good to Yourself » et son lead de guitare.

Pour les compositions « Blind Man Can See It » et « Sportin’ Life », des instrumentaux lumineux pour orgue Hammond et cuivres solaires, Fred Wesley a longtemps cru à son renvoi tant il avait pris de liberté avec l’esthétique brownienne sans en prévenir l’intéressé.

Pour l’occasion, Wesley réarrange également « Down And Out in New York City », une vieille chanson country de Bodie Chandler.

« Mama Feelgood » de la regrettée Lynn Collins arrache l’instru dans la plus grande tradition des meilleures productions féminines du Soul Brother. Mieux encore, l’infinie douceur et la tristesse de « Mama’s Dead » nous dévoile un James Brown des plus émouvants.

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James Brown Black Caesar

Pour les sessions d’enregistrement, Wesley, secondé par Dave Matthews (futur producteur du label CTI) rameute une brochette de requins de studio, dont Steve Gadd, Joe Farrell, Randy Brecker et David Spinozza.

Peu avant la sortie de « Black Caesar », un dj a la bonne idée de le surnommer « The Godfather of soul » en référence au héros Fred Williamson, surnommé « The Godfather of Harlem ». Le terme est adopté : il orne aussitôt la pochette de l’album et vient se greffer à une déjà longue liste de sobriquets flatteurs.

En juillet de la même année paraîtra « Slaughter’s Big Rip Off », autre bande originale d’un film signé Gordon Douglas, qui rassemblera la même équipe autour du Parrain de la soul, y compris Fred Wesley, Lyn Collins et les JB’s.

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CREDITS :

Sources : www.jazzmagazine.com - www.songfacts.com - https://m.wegofunk.com - www.destination-rock.com - http://rock-n-blog.over-blog.com - vibrations mag - https://starwaxmag.com - https://soundblab.com - https://africultures.com

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