Blue (Joni Mitchell), harmonies virginales et poésie désabusée

Après ses trois premiers albums, Joni Mitchell éprouve le besoin de prendre de la distance vis-à-vis d'un succès aussi croissant qu'angoissant. Elle témoignera quelques années plus tard au sujet de ce sentiment d'insécurité : "A l'époque, je me sentais sans défenses, comme l'emballage de cellophane d'un paquet de cigarettes, comme si je n'avais plus aucun secret pour le monde. Je n'étais ni forte ni heureuse."

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Discothèque idéale selon Anthony Joseph

Les disques qui comptent pour Anthony Joseph, le Trinidadien de Londres dont la verve tropicalisée et le verbe créolisé s’inscrivent dans le tout-monde. Collectionneur de vinyles, le chanteur a la classe de proposer une sélection de classiques, plus que de faire étalage de raretés pour frimer en société.

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Smackwater Jack (Quincy Jones), une dream team de musiciens jazz triés sur le volet

Plus encore que "Gula Matari" (1970, A&M), "Smackwater Jack" marque un tournant dans la discographie de Quincy Jones : c’est la première fois qu’il s’essaye à autant de styles en à peine 42 minutes. Jazz, blues, pop, gospel, musique de film. Quincy Jones combine tous ses savoir-faire avec une confondante facilité, au risque de tomber dans le piège du disque-catalogue, qu’il évite cependant grâce aux efforts combinés de trois producteurs : Phi Ramone, Ray Brown et Jones lui-même.

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My Favorite Things (John Coltrane), l’art de l’étirement en jazz modal

Premier volet de cette trilogie, My Favorite Things témoigne d’une nouvelle étape fondamentale dans la discographie de John Coltrane. Après avoir atteint le paroxysme de son travail harmonique avec Giant Steps et, du même coup, une sorte d’impasse, les préoccupations de Coltrane sont en cette fin 1960 d’un autre ordre.

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Kind Of Blue (Miles Davis), ou la quintessence du jazz modal

Miles vient alors de rencontrer un grand succès commercial avec Miles Ahead (1957) et Porgy & Bess (1958), deux disques enregistrés en grand ensemble sous la direction de l’arrangeur Gil Evans. Mais, en ce début d’année 1959, Miles Davis aspire à réintégrer le studio de la 30th Street avec une formation réduite. Il sait que son sextet est prêt maintenant à donner corps à son projet d’album entièrement basé sur la libre interprétation et les principes de la modalité.

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Força bruta (Jorge Ben), ni politisé ni conformiste

En 1964, un coup d'Etat instaure une dictature militaire au Brésil. Face à la censure, à l'exil forcé, aux emprisonnements, la musique brésilienne se polarise : d'un côté les musiciens engagés tels que Caetano Veloso, Chico Buarque ou Gilberto Gil ; et de l'autre la musique commerciale et naïve de la "Jovem Guarda ", du ié-ié-ié, représentée par Roberto Carlos, Erasmo Carlos et Wanderléa. Jorge Ben n'étant ni politisé ni conformiste, il a du mal à trouver sa place sur la scène musicale.

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Rage Against The Machine, Killing In The Name $%F#& !!!

L’origine des deux têtes pensantes de Rage Against The Machine représente l’essence même de la formation. Zack De La Rocha est un chicano pur-jus baigné durant son adolescence par le punk et les balbutiements du hip-hop. Tom Morello, d’origine kenyane par son père, a été bercé par les Clash et est titulaire d’une thèse obtenue dans la prestigieuse université d’Harvard, sur l’apartheid en Afrique du Sud.

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Keith Jarrett, partisan de l’indétermination ou l’improvisation sans filet

Keith Jarrett, pianiste, compositeur, claveciniste, organiste, saxophoniste, flûtiste et percussionniste (Allentown, Pennsylvanie, 8 mai 1945). Le plus génial improvisateur que le jazz ait connu, avec Charlie Parker. Voilà la dimension de Keith Jarrett. D'abord l'Histoire, ensuite les contingences. La statue inaugurée, examinons les détails. Opus 1. Les premières confirmations de la puissance d'expression du pianiste Keith Jarrett se trouvent entre 66 et 68 au sein du quartette de Charles Lloyd.

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Roy Ayers Everybody Loves the Sunshine sauf Dracula

En 1970, Roy Ayers se tourne résolument vers le jazz rock et le jazz funk en formant le Roy Ayers Ubiquity qui enregistre une quinzaine d'albums pour la firme Polydor, dont le premier Ubiquity (1971) et la référence Everybody Loves the Sunshine (1976) qui lui fournit un hit international du même nom.

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Quincy Jones, celui par qui la musique américaine échappe aux catégories

En soixante-dix ans de carrière, Quincy Jones a arrangé, composé, produit et orchestré pour les artistes américains les plus légendaires : Louis Armstrong, Sarah Vaughan, Ray Charles, Barbra Streisand, Dinah Washington, Stevie Wonder, Ella Fitzgerald, Miles Davis, Frank Sinatra, ­Michael Jackson et tant d’autres encore. Be-bop, jazz, saoul, bossa-nova ou hip-hop, aucun style ne lui résiste.

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Uprising (Bob Marley), second volet d’un triptyque inachevé

Second volet d'un triptyque qu'il ne pourra jamais achever, Uprising est encore plus sombre et plus sobre que Survival. Marley décide de délaisser définitivement les cuivres pour décupler l'impact du socle basse-batterie. Il poursuit ses fusions funk (« Pimper's Paradise ») et disco (« Could You Be Loved ») en sublimant le jeu de guitare de l'Américain Al Anderson (sur « Zion Train » par exemple).

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Nevermind (Nirvana), impose le son et l’esprit du grunge à la planète rock

En 1991 "Nevermind" inondait la planète de ses riffs inoubliables, propulsant nirvana au firmament. Une trajectoire incroyable, défiant les basiques du business : un groupe indé du fin fond de l'état de washington, totalement inconnu du grand public quelques mois auparavant, imposait le son et l'esprit du grunge à la planète rock.

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Wish You Were Here, Pink Floyd convoque les fantômes de son passé

En juin 1973, une dernière tournée américaine achève de fatiguer le groupe puis chacun part en vacances, les premières depuis des années ; Mason et sa femme en profitent pour s’installer près de Vence, sur la Côte d’Azur, à deux pas de la maison où réside un certain Bill Wyman !

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Le Choro, père des musiques instrumentales brésiliennes

Le choro est l’une des plus anciennes formes de musique brésilienne à avoir perduré jusqu’à aujourd’hui, en ayant toujours su conserver sa vivacité. Sauts mélodiques et modulations effrénées sont les ingrédients de cette musique instrumentale qui apparaît à la fin du xixe siècle dans les salons de la classe moyenne.

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Djavan, dernière stars de la MPB lancée par le système des festivals

La chanson Fato consumado (Fait consommé) de Djavan obtint la seconde place à ce même festival Abertura. Djavan (prononcez «di-ja-vane») fut la dernière des grandes stars de la MPB à être lancée par le système des festivals. Comptant parmi les musiciens les plus populaires durant les années 80, Djavan Caetano Viana est aussi un des artistes les plus connus à l’étranger.

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Discothèque idéale selon Saul Williams

Dix disques, ceux qu’emporterait sur son île déserte Saul Williams. Pour cette sélection, le slammer touche-à-tout choisit de prendre un album par genre musical qu’il affectionne. Mike Ladd Negrophilia « The Album » : Cet album m’aiderait à revoir tous les aspects nécessaires de mon histoire… Mais aussi à penser à son auteur, parce qu’il est mon ami.

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Discothèque idéale selon Rocé

Artiste un peu à part, José Kaminsky, aka Rocé, fils d’un résistant faussaire franco-argentin d’origine russe et d’une mère algérienne, naît à Bab El-Oued en 1977 et grandit à Thiais dans le 94. Le Rappeur français nous fait découvrir les influences musicales qui ont jalonné sa route soit 5 albums clés :

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Joseph Hill, leader de Culture et incarnation du militantisme rasta

Le leader de Culture était avant tout un militant, bien décidé à reprendre son identité aux griffes de Babylone et sa spiritualité aux paroisses chrétiennes des colons anglais. « Je n'ai pas honte de déballer mes locks, même dans une église / Je n'ai pas honte de montrer mes locks, je suis un descendant africain », chante-t-il sur l’imparable « I'm Not Ashamed » en 1976.

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Two Sevens Clash (Culture), pilier du reggae roots

Une pièce maîtresse du reggae roots, un album qui a su capturer l’essence même d’un peuple et d’une spiritualité, voici ce qu'est Two Sevens Clash. Profondément rasta et jamaïcain, Joseph Hill, le leader charismatique du trio vocal, offre une synthèse parfaite de ce que le reggae roots a pu être à son âge d’or : des textes gorgés de foi rasta et de militantisme panafricain mêlés à des compositions reggae riches de sonorités en provenance directe d’Afrique et du folklore des Caraïbes.

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Donny Hathaway, génie de la Chicago Soul

Musicien surdoué, compositeur et arrangeur brillant, chanteur d’exception, Donny Hathaway a donné naissance à un formidable héritage musical en trois années d’activité intensive couronnées par une série de hits en solo, mais aussi en duo avec Roberta Flack. Cet artiste torturé qui, à l'instar d'autres légendes soul comme Otis Redding, Sam Cooke ou Marvin Gaye, eu une carrière fulgurante écourtée par une fin tragique.

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Stevie Wonder, artiste précoce au panthéon des années 70

Stevie Wonder, Stevie la merveille, de son vrai nom Stevland Hardaway Judkins Morris (on comprend qu’il ait adopté le pseudonyme de Wonder) est né à Saginaw, Michigan, le 13 mai 1950. Dès son plus jeune âge, il montre des dispositions certaines pour la musique, l’harmonica et le chant en particulier.

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B.O. de Ghost Dog (RZA), score décalé et philosophie orientale

Sur le toit d’un immeuble du New jersey, Ghost Dog vit solitaire au milieu de ses chers pigeons voyageurs. Il perfectionne sa culture de samouraï et sort seulement pour exercer son métier, tueur... Jarmusch se lance cette fois dans le film noir avec plusieurs références claires à Melville et à son Samouraï. Pour le producteur de hip hop RZA, leader du groupe Wu-Tang Clan, c'est l'occasion de signer un score décalé et de mettre en pratique ses obsessions pour les arts martiaux et la philosophie orientale.

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Milton Nascimento, la voix vient de la mère

Considéré comme l’un des artistes de MPB les plus importants de sa génération, Milton Nascimento a toujours su conjuguer popularité, exigences artistiques et conscience politique. Son travail de compositeur a influencé des générations entières de musiciens.Milton Nascimento naît à Rio de Janeiro en 1942. Il devient orphelin alors qu'il n'est qu'un bébé. Les employeurs de sa mère l'adoptent. A trois ans, il les suit à Très Pontas, une petite ville de l'État de Minas Gerais.

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Clube da Esquina (Milton Nascimento & Lô Borges), un songwriting coloriste et mystique

Le nom « Clube da Esquina» (littéralement «club du coin») désigne Milton et ses acolytes, un groupe de jeunes musiciens du Minas Gerais. Le collectif sortira deux albums : Clube da Esquina en 1972 crédité Milton Nascimento et Lo Borges et sa suite Clube da Esquina 2 en 1978 créditée Milton Nascimento. Si les deux sont de grandes réussites, le premier volet reste une référence absolue.

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Sixto Rodriguez, nul n’est prophète en son pays

Sixto Rodriguez est né sur Michigan Avenue, à cinq blocs du centre de Detroit, dans le début des années 40. Il est le sixième enfant (sixto, ça vient de là !) d’une famille ouvrière, originaire de Mexico. Dans les années 60, il enchaîne les petits boulots (pompiste, couvreur, maçon) avant que deux découvertes essentielles bouleversent sa vie : la spiritualité - il s’intéresse aux pow-wows, cérémonies indiennes empreintes de magie - et la musique.

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Eli And The Thirteenth Confession (Laura Nyro), mélodies vagabondes et ensoleillées

En 1968, alors qu'elle est invitée au festival de Monterey pour son deuxième concert, elle se fait huer et jeter de scène. On imagine bien le public hippie s’insurger contre la poésie de ses textes qui introduisent parfois des figures de l'Ancien Testament, comme dans Eli's Comin, où l'amant apparaît sous la forme d'un ange.La même année, Laura Nyro enregistre son deuxième album intitulé "Eli And The Thirteenth Confession".

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Tony Bennett, ou l’élégance du swing

Tony Bennett, artiste peintre et chanteur, est « l’intello » du style crooner, le plus rital des swingmen, le plus affable, le plus sympa et aussi l’un des plus doués. Frank Sinatra et les autres adoraient aller à ses spectacles, à tel point qu’on s’est mis à le surnommer « le chanteur pour les chanteurs » ! Tony Bennett, homme de goût, européen dans l’âme, n’échappe pas aux origines italiennes. Anthony Dominick Benedetto, de son vrai nom, né le 3 août 1926 à New York, a commencé sa carrière, comme beaucoup, par hasard.

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Killing Me Softly (Roberta Flack), l’aboutissement d’une longue histoire mêlée de légende urbaine

Pianiste de formation classique, Roberta Flack fait partie, avec Donny Hathaway ou Bill Withers, d'une génération de chanteurs soul intimistes qui s'est imposée au début des années 70. Bien loin de ses premières armes gospel à l'église baptiste, la native de Caroline du Nord joue sur le même terrain pop sophistiqué que ses contemporaines blanches Carole King ou Carly Simon, avec, en bonus, une voix aux inflexions jazzy. Si le morceau titre, ballade émouvante et énorme tube (qui sera revisité par les Fugees), reste le plus connu de cet album de 1973, les autres titres sont de la même qualité, notamment une version de "Suzanne" de Leonard Cohen.

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Swinging London, Londres et ses années folles de 1965 – 1968

«Tu rentrais dans un bar et tu tombais sur Brian Jones, Hendrix, deux Beatles, tous assis en rond. Nous étions le centre de l'univers et ça a duré trois ans comme ça », se souvenait Lemmy Kilmister en 2010. Le bassiste de Motorhead a beau abuser de toutes les substances interdites depuis plus de quarante ans, sur ce coup-là, faut le croire !

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Carlos Santana, guitariste aux riffs extatiques et pionnier du Latino-Rock

Carlos Santana, guitariste au jeu immédiatement identifiable, bouillonnant et lyrique, est l'un des rares musiciens non occidentaux à avoir su se frayer un chemin dans la jungle impitoyable du show-business international. Ses origines latines, la salsa et tous les tropicalismes nourrissant en permanence son inspiration, son goût avéré pour une certaine forme de jazz aventureux (d'inspiration coltranienne), auront incité plusieurs générations de jeunes fans à s'intéresser eux aussi à ces expressions de la marge.

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