Au départ, les Novos Baianos se posent dans la droite lignée des tropicalistes, alors en exil : guitares bourdonnantes, psychédélisme enjoué et orchestral. Jusqu’à ce qu’un visiteur pour le moins étonnant vienne frapper à la porte de leur communauté hippie dans la Zona Sul de Rio. Son nom: Joao Gilberto, co-inventeur de la bossa nova et légende nationale.
Arthur Verocai (Arthur Verocai), quand le Hip-Hop exhume un géant endormi
Si la musique d’Arthur Verocai n’avait pas été samplé par des rappeurs et autre crate-diggers tels Ludacris ou Snoop Dogg, son unique disque serait peut-être resté ce « géant endormi ». Savant mélange de jazz, funk, rock, bossa nova et de discrètes touches psychédéliques, l’unique album solo d’Arthur Verocai défie à la fois les conventions musicales de l’époque et la censure.
Construção (Chico Buarque), l’antépénultième syllabe du vers
Chico Buarque sort Construção en 1971, album qui marque une nouvelle évolution de son style. Selon lui, si son album n°4 est son album de maturité en tant qu’homme, Construção marque sa maturité en tant qu’artiste. A bien des égards, le disque reste nourri à la musique brésilienne, toute la musique brésilienne mais rien que la musique brésilienne.
Travessia (Milton Nascimento), voyage au travers d’un Brésil loin des stéréotypes
Enregistré en 1967 avec le Tamba Trio, une formation carioca aux concepts novateurs, le premier album du chanteur, Travessia, marque les esprits. Avec Edu Lobo notamment, et parallèlement au Tropicalisme des Bahianais Gilberto Gil et Caetano Veloso, Milton contribue à définir la Musique populaire brésilienne (MPB) en convoquant non seulement les esthétiques urbaines (samba, bossa nova) mais aussi celles des campagnes nordestines et des forêts amazoniennes, tout en dialoguant constamment avec la poésie contemporaine – Fernando Brant est son fidèle parolier.
João Gilberto (João Gilberto), impressionniste jusqu’à l’évaporation
Après son divorce, Joao Gilberto se partage entre le Mexique (où il réside deux années) et les Etats-Unis, donnant beaucoup de concerts, mais n’enregistrant qu’en de rares occasions. Il entame une vie commune avec Miúcha, sœur de Chico Buarque, avec laquelle il aura un enfant nommé Bebel. Son extrême méticulosité – voire maniaquerie – conduit Gilberto à peu enregistrer durant cette période.
Encontro com a Velha Guarda, sambistes cariocas et poésie du quotidien
Enregistré en 1976, et produit par Marco Mazola, l’album « Encontro com a Velha Guarda » réunit des sambistes de légende dont le renom ne reflète pas le talent. À l’exception de Nelson Cavaquinho et Ismael Silva, peu sont connus du grand public. Si la plupart ont composé pour de grandes voix de l’ère des radios, ils n’ont rien interprété. En cela, cet album est inédit.
Quatro Grandes do Samba : Nelson Cavaquinho, Candeia, Guilherme de Brito, Elton Medeiros
Paru en 1977, le titre de cet album annonce la couleur : “Quatro Grandes do Samba”, une expression on ne peut plus juste qui désigne Nelson Cavaquinho, Candeia, Elton Medeiros et Guilherme de Brito, quatre grands noms de la Samba.
Os Afro Sambas (Vinicius de Moraes, Baden Powell), tandem idyllique de la MPB
En 1962, Baden fait la connaissance de celui qu’on surnommera très vite son «père spirituel», Vinicius de Moraes. De bossas novas en afro sambas, Vinicius et Baden forment peut-être le tandem le plus réussi de la musique populaire brésilienne. Leur relation très forte, passionnelle, est toujours guidée par le seul désir de faire de la musique vraie, pure.
Elis Regina & Tom Jobim, la rencontre mythique de deux monstres sacrés
Elis & Tom est le témoin d’une rencontre au sommet, rêvée par Elis Regina avant de devenir réalité, celle du duo tendre de deux monstres sacrés dont les solitudes se croisent.Philips, pour fêter les dix ans de contrats avec sa poule aux œufs d’or, offre à Elis de s’envoler pour la Californie y retrouver Tom Jobim, qui vit alors aux États-Unis.Deux semaines au studio MGM, à Los Angeles, pour des sessions dirigées par nul autre que son mari, César Camargo Mariano, dont la carrière solo ou au sein de trios de jazz est déjà bien remplie.
A Voz O Violão, A Música De Djavan, premier opus du nordestin
« A voz, o violão, a música de Djavan » est un album de samba syncopé, rapide, différent de tout ce qui se faisait à l’époque. Aujourd’hui, cet album a non seulement marqué les débuts de Djavan, mais il l’a aussi aidé à devenir un personnage incontournable de l’histoire de la musique brésilienne.
Live in La Fusa (Vinicius de Moraes, Maria Creuza, Toquinho), cosy et bouteilles de whisky
En pleine dictature militaire, pour fuir la censure et les atteintes aux libertés individuelles, certains artistes s’exilent : Chico Buarque en Italie, Caetano Veloso et Gilberto Gil en Angleterre, Geraldo Vandré un peu partout… Les maîtres de la bossa nova les avaient précédés : Carlos Lyra au Mexique, Baden Powell en France, João Gilberto et Antônio Carlos Jobim aux Etats-Unis.
Xango Ogum (Gilberto Gil, Jorge Ben Jor), une leçon de lâché prise musical
Imaginez Gilberto Gil associé à Jorge Ben pour une session studio réunissant leurs compositions et leurs talents, improvisant et célébrant en musique. C’est ça l’histoire de Gil et Jorge, une jam session entre deux maitres qui lâchent prise, s’écoutent, s’abandonnent.
Força bruta (Jorge Ben), ni politisé ni conformiste
En 1964, un coup d’Etat instaure une dictature militaire au Brésil. Face à la censure, à l’exil forcé, aux emprisonnements, la musique brésilienne se polarise : d’un côté les musiciens engagés tels que Caetano Veloso, Chico Buarque ou Gilberto Gil ; et de l’autre la musique commerciale et naïve de la » Jovem Guarda « , du ié-ié-ié, représentée par Roberto Carlos, Erasmo Carlos et Wanderléa.
Clube da Esquina (Milton Nascimento & Lô Borges), un songwriting coloriste et mystique
Le nom « Clube da Esquina» (littéralement «club du coin») désigne Milton et ses acolytes, un groupe de jeunes musiciens du Minas Gerais. Le collectif sortira deux albums : Clube da Esquina en 1972 crédité Milton Nascimento et Lo Borges et sa suite Clube da Esquina 2 en 1978 créditée Milton Nascimento. Si les deux sont de grandes réussites, le premier volet reste une référence absolue.
Le monde musical de Baden Powell, un style unique où se mêlent samba, bossa, musique classique et jazz
En novembre 1963, alors que nombre de musiciens brésiliens partent faire carrière aux Etats-Unis pris d’amour pour la bossa nova, Baden Powell prend sa guitare et part pour… Paris. Idée des plus saugrenues : la France boude le raz-de-marée musical brésilien.