Smiling & Waving (Anja Garbarek), pop futuriste et spleen velouté

Avec Smiling & Waving, son troisième album, la norvégienne Anja Garbarek se démarque de ses précédents opus. Entourée de deux anciens membres de Japan (Steve Jansen et Richard Barbieri) et Mark Hollis de Talk Talk, elle mêle avec une touche unique de sombres univers : sonorités futuristes, musique de cabaret, jazz, joués sur des instruments traditionnels comme violon et piano dans une pop intimiste chargée de spleen.

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Acabou Chorare (Novos Baianos), un enthousiasme contagieux

Au départ, les Novos Baianos se posent dans la droite lignée des tropicalistes, alors en exil : guitares bourdonnantes, psychédélisme enjoué et orchestral. Jusqu’à ce qu’un visiteur pour le moins étonnant vienne frapper à la porte de leur communauté hippie dans la Zona Sul de Rio. Son nom: Joao Gilberto, co-inventeur de la bossa nova et légende nationale.

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Greetings from Asbury Park, N.J. (Bruce Springsteen), premier album solo du Boss

Après avoir quitté Steel Mill, son groupe de hard rock, le jeune Springsteen entame l’écriture de son premier album solo. Les textes, tirés de ses expériences personnelles, marquent un changement radical dans son écriture. Emmené par « Blinded By The Light » et « Spirit in the Night » et leurs arrangements résolument jazz, Greetings est à mi-chemin entre un folk Dylanesque et l’exubérance rock de Van Morrison.

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Mother Earth’s Plantasia (Mort Garson), totem pour tout fan de synthé Moog

En 1976, Mort Garson, pionnier de la musique électronique à qui la chaîne CBS a commandé une bande-son pour la retransmission de la mission Apollo 11, sort Mother Earth's Plantasia, sous-titré « warm earth music for plants… and the people who love them ». Trente minutes d’instrumentaux mélancoliques au Moog en hommage au bégonia ou à la violette africaine, pas si éloignées des flâneries électroniques d’un François de Roubaix époque Chapi Chapo.

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Funky Stuff (Jiro Inagaki & Soul Media), crème du rare groove japonais

Parmi les productions de jazz fusion nippone, l’opus instrumental de Jiro Inagaki & Soul Media Funky Stuff atteint des sommets. Cet album jazz-funk qui se veut résolument afro-américain, allie l'éclat du jazz rock et l'élasticité de la great black music.

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Morrison Hotel (The Doors), entre blues éraillés et ballades vaporeuses

En 1969, les Doors déboussolent leurs fans en changeant leur fusil d’épaule avec The Soft Parade. Sur cet album moins viscéralement rock’n’roll, Jim Morrison ne signe que la moitié des compositions et le guitariste Robbie Krieger prend l’ascendant côté plume et étoffe même l’instrumentation du groupe californien.

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Arthur Verocai, quand le Hip-Hop exhume un géant endormi

Si la musique d’Arthur Verocai n’avait pas été samplé par des rappeurs et autre crate-diggers tels Ludacris ou Snoop Dogg, son unique disque serait peut-être resté ce « géant endormi ». Savant mélange de jazz, funk, rock, bossa nova et de discrètes touches psychédéliques, l'unique album solo d'Arthur Verocai défie à la fois les conventions musicales de l’époque et la censure.

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What’s Going On (Marvin Gaye), chef-d’œuvre de soul engagée

Alors que l'Amérique se bat avec ses propres démons, intérieurs (la ségrégation) et extérieurs (le Vietnam), Marvin Gaye publie un chef d'œuvre de soul consciente. Avec sa prose engagée, What's Going On qui parait le 21 mai 1971 sort le label Motown du gentil rêve américain pour le confronter aux réalités de son temps. Marvin Gaye fait groover son serment politique et social comme nul autre. Une magistrale symphonie, savamment dosée, où les cordes hypnotisent le rythme et les chœurs.

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Music of my Mind (Stevie Wonder), album révolutionnairement synthétique

Fruit d’une session marathon en compagnie des pionniers de la musique synthétique Malcom Cecil et Bob Margouleff, la paire de techniciens va concevoir avec Stevie Wonder près de deux cents départs de morceaux durant une période de douze mois. La crème de ces maquettes deviendra Music Of My Mind, un album révolutionnaire sorti en 1972, neuf chansons qui témoignent d'une autonomie mais aussi d’une époustouflante phase créative.

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Bande sonore du parrain (Nino Rota), un recyclage magistral !

Si Nino Rota est l’auteur de quatre symphonies, onze opéras, neuf concertos, il est surtout connu pour avoir écrit quelque 170 bandes sonores pour le cinéma. Le septième art reste l’essentiel de son répertoire notamment celui de Fellini. Pour le Parrain de Francis Ford Coppola, Nino Rota signe une de ses œuvres les plus magistrales, entre opéra et complainte folklorique sicilienne.

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James Brown The Payback, chant de colère, de revanche et chant du cygne

De bien tristes circonstances rappellent James Brown au travail. Au lendemain de la mort accidentelle de son fils en voiture, il se jette à corps perdu pendant tout l’été 73 dans la conception de ce qui doit théoriquement encore être la musique d'un film, Hell Up In Harlem. Curieusement les producteurs n'en voudront pas. « pas assez funky ». De façon caractéristique, ce jugement imbécile motivera Brown, qui sortira l'album sous le nom de The Payback.

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White album (The Beatles), fourre-tout grandiose aux antipodes du psychédélisme ambiant

Le 22 novembre 1968, les fab four publiaient un neuvième album double et blanc, fourre-tout grandiose enregistré dans une période de tumultes. A cette époque, les quatre font leur révolution. Pas celle des étudiants descendus dans les rues pour signifier leur ras-le-bol de ce qu’incarne les adultes. C’est avec eux-mêmes que les Beatles en décousent.

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Requiem for an Almost Lady (Lee Hazlewood), la country devient baroque

Lee Hazlewood est un de ces hors-la-loi de la norme et du classement. Si pour le quidam, le nom du moustachu évoque vaguement quelque chose c’est souvent exclusivement le tandem qu'il forma avec Nancy Sinatra. Hazlewwod est pourtant bien plus que ça. Un compositeur, chanteur, musicien, arrangeur, patron de label (LHI) et producteur brassant des influences multiples.

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Rashida (Jon Lucien), une tempête tropicale…tranquille

Doté d'une voix de baryton riche et expressive, ses chansons sont des récits poétiques empreins d'espoir, d'harmonie et de spiritualité. Des paraboles d'un amour perdu, d'un amour retrouvé et de relations pleines de promesses. Avec un style qui n'appartient qu'à lui, il mêle R&B, pop, soft jazz à des rythmes caribéens et brésiliens. Une tempête tropicale tranquille.

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Ghetto: Misfortune’s Wealth (24 Carat Black), opéra conceptuel soul devenu culte

Adopté au début des années 90 par la scène groove britannique et plus tard samplé par Digable Planets et Jay-Z, Ghetto : Misfortune's Wealth est le premier et unique LP du collectif 24 Carat Black. L'album concept du producteur et compositeur Dale Warren, sorti à l'automne 1973, a même mis au défi son public cible de l'adopter.

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Fulfillingness First Finale (Stevie Wonder), album de transition

Album de transition entre le sommet créatif d'Innervisions et le monumental Songs In The Key Of Life, Fulfillingness' First Finale est le fruit de compositions ébauchées depuis son indépendance artistique lors des sessions de « Music of My Mind », enrichi de deux nouveautés, le message politique You Haven’t Done Nothin adressé au président Richard Nixon et le funky Boogie On Reggae Woman, censé inciter les Américains à tourner leurs oreilles en direction de la Jamaïque.

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Construção (Chico Buarque), l’antépénultième syllabe du vers

Chico Buarque sort Construção en 1971, album qui marque une nouvelle évolution de son style. Selon lui, si son album n°4 est son album de maturité en tant qu’homme, Construção marque sa maturité en tant qu’artiste. A bien des égards, le disque reste nourri à la musique brésilienne, toute la musique brésilienne mais rien que la musique brésilienne.

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La B.O. de Roy Budd Get Carter, objet de culte certifié

Get Carter (La loi du Milieu) est un de ces films dits cultes qui semblent être avant tout parlants pour une génération donnée dans un pays donné : un film respirant l'Angleterre à chaque moment, une "anglicité" - ici populaire et sordide - inimitable. Passé un peu inaperçu à sa sortie en 1971, Get Carter est devenu trésor national britannique au milieu des années 90. La bande sonore tout aussi culte signée Roy Budd met en avant les bruits d’ambiance et la présence éparse de thèmes lancinant et minimalistes.

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Have You Heard Jim Croce Live, recueil de classiques de l’auteur-compositeur-interprète américain

Have You Heard Jim Croce Live est un recueil de classiques de l'auteur-compositeur-interprète américain Jim Croce, sorti en 2006, plus de trente ans après sa mort. Complément du DVD du même nom sortie en 2003, ces 13 représentations télévisées, tirées d'émissions comme The Old Grey Whistle Test et Underground, sont d'une rares qualités et figurent parmi ses meilleurs performances scéniques.

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Mild Maniac (Volker Kriegel), la rudesse du rock et la souplesse du jazz

Considéré comme l'un des protagonistes du jazz rock en Allemagne, le guitariste et compositeur Volker Kriegel a joué un rôle décisif dans le développement de ce style en Europe. Se situant quelque part entre Pat Metheny, John Scofield, ou John McLaughlin, Kriegel a exploré un large éventail de sons acoustiques et électriques s'ouvrant à de nombreux univers, cultivant parfois un son de sitar ou un esprit folk. Mild Maniac, quatrième album chez MPS, constitue le pinacle de la carrière de Kriegel.

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Chico Buarque Samambaia, las de jouer au chat et à la souris avec la dictature

Une salade de fruits. C’est en ces termes que Chico Buarque décrit son quinzième album studio, qui rassemble effectivement des chansons bien différentes, comme autant de preuves de son immense et versatile talent. Cet aspect composite ne nuit pas au disque tant Chico Buarque, à la différence de Caetano Veloso par exemple, a toujours été un musicien de chansons et non d’albums. Chacun de ses morceaux pourrait à bien des égards se retrouver sur n’importe quel autre de ses disques, sans jurer avec les autres.

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Barry White Sings for Someone you Love, soul symphonique outrancièrement romantique

En 1977, Barry White Sings for Someone you Love, avec son inénarrable pochette poilue, arrive après une légère période d’essoufflement et s’efforce de renouveler la formule. Une ambiance et des arrangements plus feutrés, des chansons qui ne sont pas des machines à danser serrés mais des ballades engourdies, ralenties, taillées sur mesure pour les moments de baratin érotique et des harmonies plus classiques.

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Mo Better blues, bande son jazz pré-coltranien du Spike Lee joint

La bande sonore de Mo Better Blues est écrite et interprétée par Branford Marsalis et Terence Blanchard. Leur style ? Néo-classique, solide, pré-coltranien, dans le genre des Jazz Messengers de la fin des années cinquante. Retour à leurs sources, sous la houlette de Bill Lee, le père de Spike, qui est crédité comme auteur d'une partie de la musique originale.

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Estudando o Samba (Tom Zé), ou la déconstruction d’un genre

Tom Zé entreprend une déconstruction méthodique et complète du genre. On a bien la guitare acoustique, une bonne partie des percussions brésiliennes, les chœurs féminins, les cuivres, des éléments rythmiques et harmoniques de la samba, mais tout a été démonté, mis à terre et remonté sans regarder le mode d’emploi, un peu à la manière des extraterrestres dont parlait Rogerio Duprat.

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Isaac Hayes Black Moses, double LP de rhapsodies soul orchestrale

A ce stade de son règne, Stax, son label, n’est plus en mesure de refuser ses caprices. Pas même un projet pharaonique tel que Isaac Hayes Black Moses, double album imposant par les moyens techniques (six ingénieurs du son !) et le caractère épique de son contenu, la plupart des morceaux, véritables rhapsodies soul orchestrale, oscillant entre sept et dix minutes. Jusqu’à l’emballage cruciforme qui explose conventions et budgets.

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Travessia (Milton Nascimento), loin des stéréotypes

Enregistré en 1967 avec le Tamba Trio, une formation carioca aux concepts novateurs, le premier album du chanteur, Travessia, marque les esprits. Avec Edu Lobo notamment, et parallèlement au Tropicalisme des Bahianais Gilberto Gil et Caetano Veloso, Milton contribue à définir la Musique populaire brésilienne (MPB) en convoquant non seulement les esthétiques urbaines (samba, bossa nova) mais aussi celles des campagnes nordestines et des forêts amazoniennes, tout en dialoguant constamment avec la poésie contemporaine – Fernando Brant est son fidèle parolier.

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American Recordings (Johnny Cash), le retour en grâce du Man in Black

Dans les années 90, Johnny Cash est devenu un symbole, une légende, une icône, quelque chose comme la conscience de la chanson populaire américaine. Il a, au fil des années, incarné l’individualisme des pionniers, le romantisme du rebelle, et la rédemption après l’épreuve (en l’occurrence, sa dépendance aux drogues). Le problème reste que plus personne ne s’intéresse alors à ses nouveaux enregistrements.

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Gal a Todo Vapor (Gal Costa), live débridé de la muse underground du tropicalisme

Enregistré live lors d'une série de représentations au Théâtre Tereza Raquel de Rio de Janeiro en 1971, Gal a Todo Vapor compile dans un double album un ensemble de chansons qui va de la tradition d'Ismael Silva au folklore bahianais en passant par l'avant-garde de Caetano Veloso et Jorge Ben. Les sept premiers morceaux (sur 18) mettent en scène Gal Costa seule, accompagnée uniquement de sa guitare acoustique.

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Encontro com a Velha Guarda, sambistes cariocas et poésie du quotidien

Enregistré en 1976, et produit par Marco Mazola, l'album "Encontro com a Velha Guarda" réunit des sambistes de légende dont le renom ne reflète pas le talent. À l'exception de Nelson Cavaquinho et Ismael Silva, peu sont connus du grand public. Si la plupart ont composé pour de grandes voix de l'ère des radios, ils n'ont rien interprété. En cela, cet album est inédit.

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Winter In America (Gill Scott-Heron), portrait de la décadence économique américaine

En 1973, Gil Scott-Heron vient d’enregistrer deux albums pour Flying Dutchman, Pieces Of A Man et Free Will, qui comptent parmi ses plus réussis. Mais le torchon brûle avec Thiele. Après que le producteur a refusé de faire figurer à côté de son nom celui de son alter ego de toujours Brian Jackson, Gil prend ses cliques et ses claques et enregistre avec Brian un album pour Strata East

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