Pour devenir une formation de premier plan, il manque encore au groupe Earth, Wind & Fire un hit incontournable susceptible de transcender les frontières de la soul pour toucher tous les publics. L’occasion lui en est donnée par le biais d’un projet cinéma lorsque Maurice White est sollicité en 1975 par Hollywood pour écrire la B.O. du film That’s The way Of The World, l’histoire d’un producteur de disques (interprété par Harvey Keitel) qui cherche à pousser la carrière d’un jeune groupe inconnu contre l’avis bassement commercial de ses patrons.
Sex Machine (James Brown), clef de voûte de la discographie brownienne
On ta dit : ce double album est deux choses à la fois. Pierre angulaire de l’histoire de la musique noire, clef de voûte de la discographie brownienne. Il propose un souvenir du formidable modèle dit du mâle noir urbain 70 jetant ses ordres à la cantonade :“Ne me donnez rien/ Ouvrez-moi juste la porte/ Je me servirai tout seul ”. Bien des années après, musardant sur l’infernal impact de son titre chaudière, James affirmerait : “Cette chanson, ‘…Sex Machine’, ah… J’ai mis bien des choses dedans. ” Tout est resté : blues, soul, rhythm’n’blues et le vieux mojo vaudou en prime, tout est là, un chef-d’œuvre funk qui déchire velu, pour des siècles des siècles, amen.
Roy Ayers Everybody Loves the Sunshine, tout le monde aime le soleil sauf Dracula
En 1970, Roy Ayers se tourne résolument vers le jazz rock et le jazz funk en formant le Roy Ayers Ubiquity qui enregistre une quinzaine d’albums pour la firme Polydor, dont le premier Ubiquity (1971) et la référence Everybody Loves the Sunshine (1976) qui lui fournit un hit international du même nom.
Caught Up (Millie Jackson), le mari, l’épouse et la maîtresse
Phénomène largement répandu dans le rock, les concept albums ne sont pas légion dans la musique noire américaine.Pour un Tommy (The Who), un Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band (The Beatles) et un Histoire de Melody Nelson (Gainsbourg), on ne compte que peu d’équivalents soul funk, à l’exception des délires afronautes de George Clinton. Pas l’ombre d’un as du flipper sourd, muet et aveugle, de club des cœurs solitaires du sergent Poivre ni de vol pour Sunderland dans Caught Up. Le quatrième album de Millie Jackson préfère un casting des plus classiques : le mari, l’épouse et la maîtresse.
Bande originale de Black Caesar (James Brown), le Parrain de Harlem
Au début des années 1970, James Brown entame la troisième phase de sa carrière. Après avoir réussi la fusion du be-bop et de la soul dans les années 1960, le parrain de la soul popularise le funk avec sa spectaculaire formation, les JB’s.
Bande originale de Across 110th street (Bobby Womack/J.J. Johnson), sommet de blaxploitation
Across 110th street – Enregistré en 1972 – USA – United Artists Records Trois jeunes truands noirs, aussi naïfs qu’audacieux, pensent avoir réalisé le coup du siècle en dérobant une…
The Payback (James Brown), chant de colère, de revanche et chant du cygne
Hollywood, automne 1973. Larry Cohen, le réalisateur de Hell Up In Harlem, la suite du polar blaxploitation Black Caesar, est assis dans son bureau capitonné. Fred Wesley, le directeur musical de James Brown, lui fait écouter les masters de la bande originale qu’il vient de produire avec les JB’s.
Ier LP de Betty Davis, cocktail de funk hirsute mal embouché
Coupe afro de rigueur, cuissardes en argent, minishort et sourire ravageur, Betty Davis rayonne comme un soleil d’ébène sur la pochette de son premier album homonyme. Aidée par la section rythmique de la Family Stone, ainsi que par une poignée de musiciens confirmés, membres de Santana, Tower Of Power ou des Pointer Sisters, elle enregistre Betty Davis, qui paraît en 1973.
Bande originale de Shaft (Isaac Hayes), instrumentaux introspectifs et tueries funky
Qui est ce détective privé noir qui joue les machines à sexe auprès de toutes les meufs ? Shaft ! Tu m’étonnes… » Ainsi démarre la saga du plus influent des héros du cinéma dit de « blaxploitation », John Shaft, joué par Richard Roundtree et mis en scène par Gordon Parks.
Curtis/Live (Curtis Mayfield), concert éponyme au Bitter End Club de New York
Début 70s, comme un symbole de la déliquescence du combat pour les droits civiques et de la fin de la solidarité noire, les principaux groupes de soul voient leur chanteur tenter l’aventure en solo. Eddie Kendricks quitte les Temptations, Diana Ross délaisse les Suprêmes, Smokey Robinson abandonne les Miracles.
Bande originale de Superfly (Curtis Mayfield), Harlem sape Cadillac mac
Drôle de héros. Il s’appelle Priest (le « prêtre »), il est noir, joueur et flambeur, se sape comme un mac, roule en Cadillac pour vendre sa coke dans les rues de New York. A l’époque, on n’a jamais vu ça et les cinémas refusent du monde. Personne n’y croyait pourtant.A l’orée des années 70, Superfly est réalisé avec de l’argent avancé par quelques riches mécènes de la communauté noire américaine. Le film se tourne dans la rue et dans les appartements qu’on veut bien prêter. La Cadillac, elle-même, est mise à disposition par un petit gangster de Harlem.
Curtis (Curtis Mayfield), premier LP solo du maestro
Les activités de Mayfield pendant les années 60 ne se limitent pas à son travail au sein des Impressions. Lorsqu’il n’est pas en tournée à travers les Etats-Unis, il trouve le temps d’écrire pour d’autres représentants de la soul de Chicago dont Major Lance, Walter Jackson, Gène Chandler, Billy Butler et surtout son frère Jerry.
Life on planet groove (Maceo Parker)
En 1976, les JB’s quittent le navire en pleine gloire. Ils rejoignent George Clinton, réputé pour ses extravagances vestimentaires et musicales. Sept années durant, Maceo Parker joue les invités de marque sur les albums de Parliament et Funkadelic. Il prête également son talent au Bootsy’s Rubber Band, fondé par Bootsy Collins, l’ancien bassiste de James Brown.