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Enregistré live en mai 1975 – Baltimore, Atlanta, Pittsburgh – Columbia records
Pour devenir une formation de premier plan, il manque encore au groupe Earth Wind and Fire un hit incontournable susceptible de transcender les frontières de la soul pour toucher tous les publics. L’occasion lui en est donnée par le biais d’un projet cinéma lorsque Maurice White est sollicité en 1975 par Hollywood pour écrire la B.O. du film That’s The way Of The World, l’histoire d’un producteur de disques qui cherche à pousser la carrière d’un jeune groupe inconnu contre l’avis bassement commercial de ses patrons.

C’est la seconde fois que le cinéma fait appelle à Earth Wind and Fire pour réaliser une B.O. Le précédent projet s’est réalisé en 1971 pour le film ‘Sweet Sweetback’s Badassss Song‘, réalisé par Melvin Van Peebles, l’un des premiers films de Blaxploitation.

En plus de tenir leur propre rôle dans le film, Maurice White et son équipe partent dans les montagnes du Colorado pour enregistrer une série de titres dont le plus marquant, « Shining Star », explose littéralement sur toutes les radios US au printemps 1975, s’imposant à la première place des charts Pop et Soul.

Du jour au lendemain, la formation de White se retrouve tout en haut de l’affiche tandis qu’Hollywood tente de profiter de cette gloire inattendue en rebaptisant son film ‘Shining Star’.

En 1976, record de vente pour le double album live Gratitude. Les succès vont s’enchainer ensuite, à la fin des années 70, des titres comme « September », « Boogie Wonderland », « Let’s groove », « In the Stone » et sa monumentale et célébrissime intro, cartonnent à la radio.

That’s the Way of the World Alive est une série d’enregistrements live de la tournée de 1975 qui suit la sortie de That’s the Way of the World, comprenant plusieurs concerts au Nassau Coliseum de Strong Island (Uniondale, New York) et au Civic Center de Baltimore, Maryland.

Earth Wind and Fire That's the way of the world Alive "75"
That’s the way of the world Alive « 75 » (Earth Wind and Fire)

On y retrouve des titres du double album Gratitude, 3 titres sont en commun ; des versions différentes. Mais Alive’75 n’est ni resucée du double album, ni un repêchage de prises moyennes, mais un complément. Le format des chansons y est plus long, les plages instrumentales nombreuses.

Et ce sont des cocottes funky qui ouvrent le bal, « Shinning Star » a perdu son intro country en route. On sent les influences musicales du groupe, qui sur une base Disco, Funk, incorpore des gimmicks Rock, jazzy, lisibles dans certaines mises en place de la section de cuivres.

Longue et belle intro sur « Happy Feelin’ » un morceau dominé par les interventions de guitares (Al McKay et Johnny Graham), puis « Yearnin’ learnin’ » trois titres dansants, sacrément charpentés. Changement de genre avec le très bel instrumental « Sun Goddes » paru sur un album du pianiste Ramsey Lewis, mais écrit par Maurice White. Très belle intro, avec harmonie de chœurs, et un chorus de sax qui s’envole (Andrew Woolfolk) sur la rythmique carrée, impeccable, solide, tout le monde en place, ça groove sec. Lewis enchaine longuement ensuite au Rhodes. On est vraiment dans la veine jazzy d’Earth, Wind and Fire. J’avoue que dans ce registre, ils se défendent bien.

Earth Wind and Fire
That’s the way of the world Alive « 75 » (Earth Wind and Fire)

« Evil » part sur un riff des caraïbes de claviers Rhodes, mais il s’agit bien d’une sucrerie pop, alors que « Kalimba Story » est une tournerie funky bardée de percussions, et de Do you feel it ? et de Clap your hands enthousiastes.

Arrive ensuite « Reasons », la plus longue plage, presque 10 minutes. Une ballade Soul, qui par moment évoque hélas les futurs jérémiades R’n’B des années 90, mais les choses s’arrangent quand les sax entrent en jeu, un long développement instrumental, suivi d’un prêche du Grand prêtre White sur la façon de montrer son amour… C’est pas seulement physique, y paraît. Can you feel my spirit ?

Suit « Mighty mighty » tiré de l’album Open your eyes (1974), du pur Funk brownien, avec acrobaties vocales. Et on termine par le succès « That’s the way to the world », un tempo médium, plus cool, et encore une fois, on prend son temps, on installe le groove, la guitare prend des tours.

Earth Wind and Fire
That’s the way of the world Alive « 75 » (Earth Wind and Fire)

Avec Earth Wind and Fire, on a affaire à de la Funk musique moins séminale, viscérale, que celle d’un James Brown, période 1967 et suivantes. Là où le géorgien et ses JB’s accédent à des transes, la bande de Maurice White donne plutôt dans le planant.

On ne fait pas parler la poudre, on cultive la plante verte… Mais c’est remarquablement exécuté, avec une ferveur communicative (les concerts faisaient office de grandes communions spirituelles) et la place laissée aux instrumentistes permettent de grands moments de groove.

Alive in’75, c’est Earth Wind and Fire à son apogée artistique peu de temps avant qu’ils ne se transforment en phénomène pop.

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