Prelude (Eumir Deodato), sommet d’une odyssée jazz-funk chez CTI

Figure emblématique du pop-funk des 70's, le nom d'Eumir Deodato reste indéfectiblement associé à sa reprise d'Also Spracht Zarathoustra, de Richard Strauss issu de son premier LP pour le label CTI. Enregistré à New York en trois jours en Septembre 1972, cet album capture de façon outrageante le feeling des 70's des rythmes à la fois latins et jazz, les faisant fusionner dans un but hautement artistique, mais en passant par l'entrée pop.

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Cymande, 1er LP funk calypso ou Nyah-rock

Avec la sortie de leur premier album éponyme en 1972, Cymande s'imposent comme des innovateurs sur la scène musicale noire britannique. S'inspirant de leurs racines guyanaises et jamaïcaines, le groupe mélangent lignes de basse reggae, percussions Nyabinghi aux accents afro, touches psychédéliques et funk à l'américaine pour créer un son unique qu'ils ont depuis baptisé "Nyah-rock".

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B.O. de Bullitt (Lalo Schifrin), mètre étalon musical du polar urbain

La bande originale de Bullitt, petit thriller policier parano de Peter Yates dont l'histoire retiendra surtout la prestation de Steve McQueen, est un modèle de raffinement mélodique, rythmique et harmonique. L'œuvre de Lalo Schifrin emprunte aussi bien au jazz qu'à la pop music, au blues qu'à la musique brésilienne. Avec cette bande son, Lalo Schifrin hisse les canons du scoring thématique et place haut la barre pour les B.O. à venir.

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Five Leaves Left (Nick Drake), folk progressif aux atmosphères sombres

Le premier album de Nick Drake Five Leaves Left, sorti en 1969 dans une quasi-indifférence, s’est imposé avec le temps comme un chef-d’œuvre. Sa musique est enracinée dans le folk anglais, dans l’onirisme de Ravel, de Debussy, dans la caressante apesanteur du bossa-noviste João Gilberto. Quelques mesures de River Man suffisent à vous plonger dans le mystère drakien. Pas plus que ne l’était Rimbaud, Nick Drake “n’est pas au monde”, et Five Leaves Left témoigne de cette étrangeté radicale.

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I Want You (Marvin Gaye), une âme funk, lyrique et obsessionnelle

La peinture du grand Ernie Barnes utilisée pour la pochette d’"I Want You" résume à la perfection cet album paru en mars 1976 : dans un sous-sol enfumé, des couples s’abandonnent à des sons chauds et cuivrés. Torride ! Dans la réalité, Marvin Gaye signe ici la suite de "Let’s Get It On" dont il donne une version très influencée par le disco qui fait alors fureur. Mais un disco gorgé de funk pur. Dédié à celle qui deviendra sa seconde femme, Janis Hunter, I Want You garde une âme funk, lyrique et obsessionnelle.

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Abraxas (Santana), un deuxième opus allégorique et charnel !

Encouragé par le promoteur local Bill Graham, Santana est propulsé sur le devant de la scène du jour au lendemain, grâce à une prestation mémorable au festival de Woodstock et un premier album publié simultanément. Un an plus tard, sous sa pochette peinte par Mati Klarwein, « Abraxas » impose son stupéfiant mélange de rock, blues et salsa, ainsi que l’éblouissante virtuosité de son leader à la guitare.

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Rosemary’s baby (Krzysztof Komeda), pinacle de la collaboration Polanski Komeda

Tout le monde connaît Krzysztof Komeda...sans le savoir. Oui, tout le monde a vu Rosemary’s baby, ou presque. Mais peux connaissent l’auteur de l’intrigante musique du film de Polanski, la berceuse du générique susurrée par une sensuelle voix féminine, n’était autre que le taciturne et charismatique Komeda, Polonais d’origine, venu à Hollywood à la demande de son grand ami et déjà star Roman Polanski.

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Donny Hathaway Live, concert culte au Bitter End New York

De son vivant, Donny Hathaway n'aura laissé que trois albums studio et un live. Ce live, c'est celui du Bitter End de New York paru en 1972. L’effervescence y est palpable et le public, qu'on sent en osmose totale avec son chanteur-prêcheur, devient un membre de l'orchestre à part entière. Live oblige, une grande place est laissée à l’improvisation qui illustre à merveille la virtuosité et le groove de cet auteur compositeur trop rapidement disparu.

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Mellow Yellow (Donovan), fumer des peaux de banane permet de planer ?

Quatrième album du troubadour Ecossais, non publié à l’origine en Grande Bretagne sinon dans une version tronquée, fût un gros succès grâce aux diffusions répétées sur les radios grandes ondes de « Mellow Yellow » en hiver 1966/67. Son titre phare, immédiatement reconnaissable grâce à sa célèbre intro aux cymbales charleston puis à la voix de vibrato confidentielle de Donovan, nous raconte une sulfureuse histoire de vibromasseur et de détournement de mineure…

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Sol Negro (Virginia Rodrigues), transcende la distinction entre érudit et populaire

La Bahianaise Virginia Rodrigues, cantatrice plantureuse, noire et fille de marchande des rues, a renvoyé la musique populaire brésilienne au catéchisme. Découverte à Bahia lors d'une audition publique du Théâtre Olodum, elle enregistre à 33 ans, son premier album Sol Negro, savant mariage du populaire et de la sophistication lyrique.

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Murder ballads (Nick Cave & the Bad Seeds), ou la bagatelle de soixante-cinq victimes

Avec Murder Ballads qui paraît en février 1996, Nick Cave enfile son costard de prédicateur bipolaire, pris entre péché et rédemption. Mi-Johnny Cash gothico-punk, mi-Lee Hazlewood de l’enfer, le cerveau des Bad Seeds, crooner dans l’âme, narre ses histoires de mort, de trahison, de sexe, de violence et de passion… Ce Nick Cave aux airs de Nosferatu s’offre même deux vierges à croquer : son double, PJ Harvey, sur Henry Lee, et sa compatriote Kylie Minogue pour un thriller érotique intitulé Where the Wild Roses Grow.

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Chelsea Girl (Nico), LP envoûtant aux intonations lugubres, quasi gothiques

Au printemps 1967 sortait le premier album d’un groupe new-yorkais couvé par Andy Warhol, The Velvet Underground. La fameuse pochette à la banane. Juste après, en avril et mai, Christa Päffgen alias Nico, mannequin recyclé dans la chanson, gravait dix titres dans un studio de Manhattan. Sur ce premier opus solo, les compositions sont toutes signées par la crème des songwriters de l'époque, Bob Dylan,Tim Hardin, Jackson Browne, Lou Reed, Sterling Morrison et John Cale.

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From a Whisper to a Scream (Esther Phillips), 1er LP sur le label jazz-funk CTI

Choriste du Johnny Otis Band, puis membre d’Atlantic Records et Roulette, Esther Phillips rejoint le label jazz-funk Kudu (CTI) de Creed Taylor en 1971. Pour son 1er LP pour CTI « From a Whisper to a Scream », enregistré en décembre 1971, Esther s'adjoint les services de Pee Wee Ellis, Hank crawford, Dave Liebman, Richard Tee, Eric Sale, Bernard "Pretty" Purdle et Airto Moreira. Ses albums solo enregistrés pour le label constitueront le pinacle d’une riche carrière vocale entre soul, funk, jazz.

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Thembi (Pharoah Sanders), hanté par l’Afrique et la spiritualité des ancêtres

Sorti en pleine période free, "Thembi", nommé ainsi en hommage à sa femme sud-africaine, est le quatrième album du multi-instrumentiste Pharoah Sanders pour le label Impulse!. Le saxophoniste y repousse encore les limites du jazz, en y intégrant des éléments venus d’ailleurs, et d’Afrique en particulier : saxophone ténor, alto et soprano, flûte alto, fifres, bailophone, sanza, corne de vache et , sifflets d'oiseaux.

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Bande sonore de l’Héritier (Michel Colombier), vaporeuse, groovesque, aérienne

Dans la famille des compositeurs-arrangeurs français, Michel Colombier est un homme discret dont le nom s'est souvent effacé derrière ceux de Gainsbourg, Pierre Henry ou Prince. Pour le cinéma, ce caméléon a composé quelques-unes des musiques les plus singulières. Parmi elles, la bande-son du film l’Héritier de Labro fait partie des petits trésors cachés à la fois vaporeuse, groovesque, aérienne.

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Black and White (Tony Joe White), ou la naissance du « swamp rock »

Certains musiciens incarnent un genre à eux-seuls. Pour le swamp rock, c’est Tony Joe White. En mélangeant subtilement la country, le blues, le rock’n’roll, la soul et le rhythm’n’blues, ce kid de Louisiane a traduit en musique son bayou natal. Chaleur accablante, humidité quasi-sexuelle, poésie boueuse, cuivres bouillants et guitares rugueuses, rien ne manque à l’appel de ce premier LP sorti en 1969.

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Light As A Feather (Chick Corea), un album à part dans la discographie du maitre

Le Return to Forever de Chick Corea incarna tellement le jazz-rock au milieu des années 1970 qu'on en oublierait presque ses débuts, plus paisibles, et surtout ses flirts avec la musique brésilienne. Enregistré en octobre 1972 à Londres, ce deuxième opus de Return To Forever est un nouveau sommet de fusion entre jazz, samba et rock.

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Aha Shake Heartbreak (Kings of Leon), rock néo-garage crasseux

À l'origine considéré comme " la version sudiste des Strokes " pour sa réinvention du rock & roll sudiste, le groupe Kings of Leon s'est progressivement transformé en ensemble rock expérimental au cours des années 2000. Le maxi Holy Roller Novocaine marque leur début en 2003, mélange de rock boogie cru et brut exploré davantage par la suite sur leur 1er opus, Youth & Young Manhood. Aha Shake Heartbreak, deuxième LP du groupe, laisse de côté les influences sudistes au profit d’un rock garage crasseux.

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Paint a lady (Susan Christie), chef-d’œuvre égaré de folk funk acidulé

Certaines chanteuses ont été si peu encombrantes qu'on ne les a pas vu passer. Dans le cas de Susan Christie, la discrétion fut malgré elle poussée à l'extrême : enregistré à Philadelphie entre 1966 et 1968, prévu pour sortir chez Columbia en 1970, l'album Paint a lady disparut aussitôt dans les limbes. Pas assez commercial selon le label. Une ridicule poignée d'exemplaires vinyle en fut pressée puis plus rien. La toute première réédition de cet LP insaisissable et essentiel ne verra le jour qu'en 2006 merci au label Finders Keepers.

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Rythmes Contemporains (Janko Nilovic), pop hybride hors norme

Janko Nilovic fait partie de ces artistes de l’ombre. Touche-à-tout, auteur de B.O., Nilovic a surtout marqué l'illustration sonore grâce à sa collaboration avec les éditions Montparnasse 2000 où il impose un style entre psychédélisme et soul-funk. « Rythmes Contemporains », enregistré en 1972 demeure une pièce maîtresse de l’œuvre du compositeur.

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Discothèque idéale selon Thom Yorke (Radiohead)

Depuis le succès fulgurant de Creep, premier single de Radiohead, en 1993, Thom Yorke, le chanteur et leader du groupe, n’a cessé de fuir toute tentation de facilité. Par conviction,…

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Nina Simone Sings The Blues, retour aux sources d’un son brut

Sorti à l'aube du Summer of love de 1967, Nina Simone Sings The Blues est la confirmation d'une musicienne totale, autant chanteuse que pianiste, qui reprend à son compte, sous la houlette du blues, les plus grandes pages de la culture américaine. En se réclamant autant du divertissement populaire (George Gershwin) que de l'engagement des Noirs et de leurs luttes pour les droits civiques (Langston Hughes), Nina Simone s'apprête à devenir une icône indétrônable, incarnation féminine et féministe de l'intégrité et de la passion.

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Still Bill (Bill Withers), 2ème opus et album de la consécration

Le second album de Bill Withers reste l’un de ses plus grands chefs d’œuvre. Sorti en 1972, Still Bill est porté par de véritables joyaux de soul/folk tels « Lean on me », « Use Me » ou « Kissing My Love ». Le reste des titres, tout autant séduisant, va de ballades lancinantes à des rythmes plus funky sur lesquels la voix tantôt veloutée tantôt râpeuse du chanteur vient se poser. L’habillage musical dressé par Benorce Blackmon (guitare), Melvin Dunlap (basse), James Gadson (percussions) et Raymond Jackson (claviers et arrangements) donne au disque un charme supplémentaire.

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B.O. de Vampyros Lesbos (Manfred Hubler / Siegfried Schwab), érotico-psychédélique

En plein âge d'or des nanars "horrotica" sort Vampyros Lesbos en 1971, célèbre film d’épouvante de l’Espagnol Jess Franco, réalisateur connu pour ses nombreux films de Série B. La bande sonore, signée Manfred Hubler et Siegfried Schwab, est une joyeuse partouze kitsch et instrumentale de guitares fuzz, d'orgues hammond et de sitar, un croisement stylistique de psychédélisme, funk, baroque.

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B.O. de Paris Texas (Ry Cooder), sublimes tentures de blues épuré

Rarement images et musique auront été autant connectées que dans ce film sorti sur les écrans en 1984. Narrant l’errance de Travis Henderson entre la Californie et un Texas sublimé, Paris Texas sidère le spectateur à la fois par son esthétique, sa photographie et sa musique. La guitare slide de Ry Cooder favorise ce sentiment d’abandon et les longs travellings à travers les chemins d’une mémoire meurtrie.

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Spirits Known And Unknown (Leon Thomas), singulier yodel aux consonances amérindiennes

Tous les musiciens défricheurs de nouveaux territoires, Armstrong, Parker, Coltrane, présentent un point commun: celui d'avoir écouté, disséqué, absorbé ce qui précédait, avant de se risquer à expérimenter. Leon Thomas fait partie de ce club très fermé des Magellan du jazz. Sur « Spirits Known And Unknown » sorti en 1969, Thomas montre toute l’étendue de son chant caractérisé par un mélange de voix gospel grave et intense et d'effets proches du yodel tyrolien, l’inventeur d’un scat particulier entre chant tyrolien et psalmodie amérindienne.

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Funky Kingston (Toots & the Maytals), synthèse du rocksteady et de la soul

Après l'explosion en 1972 de la B.O. du film The Harder They Come dans laquelle les Maytals voient figurer deux de leurs titres, le groupe passe du label Trojan de Duke Reid au label Island de Chris Blackwell. Rebaptisés Toots and the Maytals, en raison du charisme et de la position de soliste de Toots, ils sortent en 1973 le sublime Funky Kingston. Figurant parmi les albums fondateurs du reggae, il s'éloigne du son « roots » par sa connivence avec la soul. « Pomp and Pride », « Pressure Drop » et « Funky Kingston » sont de véritables brûlots, la synthèse du rocksteady et de la soul.

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Expansions (Lonnie Liston Smith and The Cosmic Echoes), jazz fusion nimbé de spiritualité

Au panthéon des pianistes électriques de jazz 70’s, Lonnie Liston Smith figure juste derrière Herbie Hancock, Joe Zawinul et Chick Corea. La série d'albums qu'il enregistrera pour le label Flying Dutchman avec sa formation, les Cosmic Echoes, connaitra une popularité considérable. Entre groove cosmique et jazz fusion nimbée de spiritualité, Expansions, sorti en 1975, propulse le génial clavier dans la cour des Grands Leaders.

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Maria Fumaça (Banda Black Rio), pièce maitresse de la scène samba-funk brésilienne 70’s

Classique funk brésilien des 70’s, l'album Maria Fumaça est le premier opus de la formation carioca Banda Black Rio. Adeptes du groove soul/funk des grands frères nord-américains tels qu'Earth Wind & Fire, Banda Black Rio a développé, à l'instar de leur compatriote Tim Maia, une savoureuse fusion aux reflets tropicalistes, intégrant aux sons de la Stax et de la Motown quelques ingrédients locaux empruntés à la samba.

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