Linton Kwesi Johnson Forces Of Victory, dub poésie ultra réaliste

Activiste et artisan majeur de la scène reggae londonienne à la fin des années 1970, Linton Kwesi Johnson est un poète dub hors pair. Révélé par Forces of Victory en 1979, il va plus loin que l'habituel discours inspiré du rastafarisme. Ses références sont sociales, intellectuelles. Accompagné du producteur Dennis Bovell et le Dub Band, Johnson se livre à de formidables imprécations, à la croisée du dub, du reggae et du spoken word, comme si Gil Scott-Heron avait vécu en Jamaïque.

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Linton Kwesi Johnson, père de la dub poetry

Avec ses éternels bouc et chapeau de feutre, la silhouette de Linton Kwesi Johnson - aka LKJ - est aussi marquante que sa voix de baryton. Premier adepte du spoken word à se faire le porte-voix des enfants du Windrush (2ème génération de la diaspora caribéenne), l’artiste n’a eu de cesse de chanter ses strophes à plusieurs générations de fans, et n’a pas volé son titre de père de la dub poetry, la “poésie dub”. Il sera même l’unique poète à être publié de son vivant dans la prestigieuse collection Penguin Modern Classics.

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LKJ Bass Culture, infrabasses et politique en fusion

Un an après Forces of Victory, Linton Kwesi Johnson et Dennis Bovell enregistrent un nouveau chef-d’œuvre, Bass Culture, à haute teneur d’infrabasses et de politique en fusion. Le duo pousse encore plus loin l’épure instrumentale pour ne servir que les mots affûtés de LKJ, le poète au chapeau et aux paroles tranchées, ainsi que la guitare en fil de fer barbelé de John Kpiaye.

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John Martyn Solid Air, chef d’œuvre de british folk-blues

Si son nom reste méconnu, John Martyn a pourtant rayonné au cœur de la scène folk londonienne de la fin des sixties aux côtés de Bert Jansch, Ralph McTell ou Al Stewart. Il a signé quelques-uns des grands disques de l’Angleterre folk-blues de l’époque. Parmi eux Solid Air, sorti en 1973, reste son chef-d’œuvre. Entre improvisations débridées, mélodies aériennes, chant hanté et à peine articulé, gémissant quelque part entre Van Morrison, Tim Buckley, Coltrane et Skip James.

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Oedipus Schmoedipus (Barry Adamson), de la soul cinématographique

Barry Adamson s'est fait un nom sur la scène post-punk britannique en tant que bassiste de premier rang, avec Magazine et The Bad Seeds. Fin des années 80, il amorce une carrière solo. Quand « Oedipus Schmoedipus » sort en 1996, cela fait déjà dix ans que Barry Adamson vole de ses propres ailes. De Moss Side story (1989) à Soul Murder (1992), ses premiers albums sont une suite de B.O. pour films imaginaires, toutes inspirées d’une passion intime pour la véritable musique de film. Pour « Oedipus Schmoedipus », Barry puise dans le gospel, le rock et le jazz.

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Cymande, 1er LP funk calypso ou Nyah-rock

Avec la sortie de leur premier album éponyme en 1972, Cymande s'imposent comme des innovateurs sur la scène musicale noire britannique. S'inspirant de leurs racines guyanaises et jamaïcaines, le groupe mélangent lignes de basse reggae, percussions Nyabinghi aux accents afro, touches psychédéliques et funk à l'américaine pour créer un son unique qu'ils ont depuis baptisé "Nyah-rock".

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Five Leaves Left (Nick Drake), folk progressif aux atmosphères sombres

Le premier album de Nick Drake Five Leaves Left, sorti en 1969 dans une quasi-indifférence, s’est imposé avec le temps comme un chef-d’œuvre. Sa musique est enracinée dans le folk anglais, dans l’onirisme de Ravel, de Debussy, dans la caressante apesanteur du bossa-noviste João Gilberto. Quelques mesures de River Man suffisent à vous plonger dans le mystère drakien. Pas plus que ne l’était Rimbaud, Nick Drake “n’est pas au monde”, et Five Leaves Left témoigne de cette étrangeté radicale.

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Pink Moon (Nick Drake), l’album dépouillé qui tire le rideau

Nick Drake enregistra son dernier album en quelques nuits, envoya les bandes à Island et se fit interner dans un hôpital psychiatrique. Si la musique était aussi sombre que les textes, l'album serait tout simplement inécoutable. Mais la voix rassurante et la guitare dépouillée de Drake exaltent la tendresse surnaturelle de « Pink Moon ».

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B.O. de Midnight Cowboy (John Barry), ballade tragique de Joe Buck et Rico Rizzo

Sorti sur les écrans la même année qu’Easy Rider, Midnight Cowboy a marqué l’histoire du cinéma en étant le premier film classé X à recevoir l’oscar du meilleur film. L'histoire de deux losers rêveurs, Joe Buck, cow-boy benêt qui monte à New York pour vendre ses charmes aux riches bourgeoises frustrées et Rico, arnaqueur à la petite semaine qui le prend sous son aile. Terrain de jeu inhabituel pour le compositeur, John Barry signe une bande sonore soignée, cordes luxuriantes, cuivres, nappes de synthé Moog et un harmonica lancinant de Toots Thielemans.

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100% Pure Poison « Coming Right At You », du funk post-moderne

Enregistré loin du berceau de la soul funk, Coming Right At You est l’unique LP de 100% Pure Poison, une formation pour le moins insolite d'un groupe de soldats américains basés à Berlin dans les années 70. Peu après leur démobilisation, en 1974, ils gravent pour EMI ce rare opus devenu culte. Le guitariste et leader du groupe, Danny Leake, de retour à Chicago, travaillera en tant qu'ingénieur et producteur pour entre autre Janet Jackson et Stevie Wonder.

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Night Dreamer Sessions (Seu Jorge, Rogê), la sainte épure brésilienne du voz-violão

Le premier est la figure du renouveau de la samba et de la MPB. Le second, compositeur également, est son grand ami depuis 25 ans. Pour cette session intimiste, Seu Jorge et Rogê ont enregistré directement sur bande, en quelques heures et sans traitement de son, comme pour mieux renouer avec la sainte épure brésilienne du voz-violão (voix-guitare).

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Afreaka (Demon Fuzz), étrange décoction de funk progressif made in UK !

D’abord connu sous le patronyme de Blue Rivers and the Maroons, Demon Fuzz ou les « enfants du diable » livre en 1970 un LP intitulé Afreaka ! comme un cri multiculturel rappelant la richesse de leurs influences Funk, Soul, Afrobeat, Jazz, Rock Psychédélique, Blues, etc. La combinaison est subtile, inédite, surprenante. Comme Cymande, autre groupe de funk britannique tout aussi culte, Demon Fuzz possédait bien des qualités pour percer. L’histoire en voudra autrement.

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The Dark Side Of The Moon (Pink Floyd), chef-d’œuvre floydien

Lorsque EMI publie The Dark Side Of The Moon le 24 mars 1973, d’innombrables fans du Floyd en ont déjà entendu des extraits. Peu d'entre eux se doutent que ces nouveaux titres de leur groupe fétiche se vendront à plus de 25 millions d’exemplaires et que Pink Floyd deviendra un dinosaure, un titan mondial, presque une marque déposée.

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Sticky Fingers (The Rolling Stones), l’album des deux Mick

À bien des égards, Sticky Fingers marque un nouveau départ pour le groupe : c’est le premier album à paraître sur son propre label, Rolling Stones Records, et le premier enregistré avec Mick Taylor qui vient de rejoindre le groupe. Outre son jeu de guitare, il est l’artisan avec Jagger de nombreuses chansons. C'est un peu "l'album des deux Mick ».

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White album (The Beatles), fourre-tout grandiose aux antipodes du psychédélisme ambiant

Le 22 novembre 1968, les fab four publiaient un neuvième album double et blanc, fourre-tout grandiose enregistré dans une période de tumultes. A cette époque, les quatre font leur révolution. Pas celle des étudiants descendus dans les rues pour signifier leur ras-le-bol de ce qu’incarne les adultes. C’est avec eux-mêmes que les Beatles en décousent.

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La B.O. de Roy Budd Get Carter, objet de culte certifié

Get Carter (La loi du Milieu) est un de ces films dits cultes qui semblent être avant tout parlants pour une génération donnée dans un pays donné : un film respirant l'Angleterre à chaque moment, une "anglicité" - ici populaire et sordide - inimitable. Passé un peu inaperçu à sa sortie en 1971, Get Carter est devenu trésor national britannique au milieu des années 90. La bande sonore tout aussi culte signée Roy Budd met en avant les bruits d’ambiance et la présence éparse de thèmes lancinant et minimalistes.

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Led Zeppelin IV, riffs chromés, batteries nucléaires et hurlements de prima donna

C’est à l’automne 1971 que la nouvelle déclenche une énorme joie dans les bureaux des disques Atlantic : le quatrième album de Led Zeppelin, groupe mammouth, sortira bien avant Noël, en dépit d’un mixage long et périlleux. Mais, douche froide, lors d’une conférence de presse, l’immense Peter Grant, gargantuesque manager, lâche sa bombe : ses poulains exigent — fait sans précédent — une pochette sans nom, sans titre, sans numéro de catalogue, ni référence.

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The Pretty Things, un rayonnement souterrain mais essentiel

La plupart du temps, lorsqu'on évoque les groupes anglais des années 60, on commence par les mods : Kinks, Who, Small Faces... Les Beatles sont définitivement inclassables et pour les rockers, on se limite généralement aux Rolling Stones. C'est négliger l'importance de the Pretty Things, groupe méconnu, mais qui a ouvert quelques brèches avant tout le monde.

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Bert Jansch, songwriter et guitariste adulé par ses pairs

Bert Jansch est un de ces musiciens dont l'influence a largement dépassé le succès. Sa légende s'est nourrie des hommages de ses pairs : Gary Lucas, Donovan, Nick Drake, Paul Simon. Bob Dylan le tenait pour un « génie » ; d'après Neil Young, il était le « Hendrix de la guitare acoustique ».

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Bande originale de Vertigo (Bernard Herrmann), véritable osmose musicalo-scénaristique

En 1958, cela fait déjà plusieurs années que Bernard Herrmann travaille aux côtés d’Alfred Hitchcock et, s’il a déjà été amené à composer plusieurs bandes sonores pour le « maître du suspense », ce n’est qu’avec la bande originale de Vertigo (Sueurs froides) que les deux hommes vont atteindre une véritable osmose musicalo-scénaristique.

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Parachute (The Pretty Things), épitaphe du rock psychédélique anglais

The Pretty Things, ou l’histoire de rendez-vous manqués… Au moment où sort cet album, cinq ans après leurs débuts discographiques « The Pretty Things », un premier album composé de reprises de Rhythm’n’Blues américain, le groupe de Phil May et de Dick Taylor a déjà connu de nombreuses péripéties.

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Handsworth Revolution (Steel Pulse), Reggae fusion made in Birmingham

En 1977, c'est depuis Birmingham, la capitale des Midlands, que vient la meilleure réponse de la communauté jamaïquaine aux punks londoniens. Son nom : Steel Pulse, une pulsation d'acier mise au service des riddims les mieux aiguisés. Même rage au ventre, même envie d'en découdre avec le National Front, ces enfants d'immigrés inventent une autre façon de jammer, plus rauque, plus fonk, pas moins reggae.

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Dummy (Portishead), ou la naissance du trip hop

Août 1994. La première fois que l’on entend la voix de Beth Gibbons. Dummy. On pressent, avec la pochette, que le cœur est écorché. À l’écoute il s’épanche, en poésie, en intimité dépouillée. Cette année-là, Portishead était né, Bristol devint Bristol, l’endroit du monde à jamais marqué par le courant trip hop.

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Dusty in memphis (Dusty Springfield), rencontre d’une diva blanche avec la musique noire américaine

En 1968, l'avenir semble scellé. La pop est out et le rock psyché in. Les interprètes de sexe féminin ont du mal à trouver des chansons à succès. Dusty Springfield ne fait pas exception. Ses derniers tubes, que ce soit d'un côté de l'Atlantique comme de l'autre, remontent à l'été 1966. Ahmet Ertegun, directeur visionnaire d'Atlantic Records, n'a pas d'idée précise sur ce qui deviendra Dusty in memphis mais comprend qu'elle est une interprète aussi douée qu'Aretha Franklin.

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Electric warrior (T-Rex), riffs croustillants et voix filtrées

Deuxième album du T. Rex du mythique Marc Bolan, Electric Warrior impose le glam rock comme une évidence aux yeux des amateurs de rock sucré. La guitare, sourdement étouffée par une distorsion lourde, percute la voix légère et sensuelle de Marc Bolan, qui semble incarner à lui seul l’idée d'un glamour venu se planter dans le cuir d’un rock à peine remis de la folie des années 60.

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Abbey Road studios, monument historique de la pop londonienne

Situé dans une rue résidentielle du quartier huppé de St. Johns Wood, Abbey Road studios ne se distingue en rien du reste de la rue. Mais derrière ses portes se trouve le studio d'enregistrement le plus célèbre du monde. Les Beatles enregistrèrent presque tous leurs albums dans le Studio 2, une grande pièce de 600 m2.

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Steel Pulse, histoire d’ados du ghetto d’Handsworth Birmingham

Formé en 1975 par des adolescents du ghetto d’Handsworth à Birmingham, Steel Pulse fut très largement inspiré à l’époque par Bob Marley & the Wailers. Composé au départ de David Hinds, au chant, à la guitare et à la composition, Basil Gabbidon à la guitare et dans les chœurs, et Ronnie McQueen à la basse. Ils furent rejoints par le batteur Steve Nisbett, par le clavier Selwyn Brown, le percussionniste Alphonso "Fonso" Martin, et le chanteur (chœur) Michael Riley.

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Electric Ladyland (The Jimi Hendrix Experience), ou la croisière d’un Capitaine Nemo psychédélique

Au cours de l’année 1967, l’Experience mené par Hendrix a donné pas moins de 255 concerts en Europe et aux Etats-Unis et enregistré deux albums. Are You Experienced et Axis: Bold As Love. Or, 1968 s’annonce sous les mêmes auspices. Pour tenir le coup, le groupe a recours à une multitude de drogues. Au point que le batteur Mitch Mitchell se promène en permanence avec une mallette

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Marc Bolan & T. Rex, trublion Glam Rock

De son vrai non Mark Feld, Marc Bolan est né en 1947 dans la banlieue de Londres. Il quitte l’école à l’age de 14 ans exerce divers métiers traîne dans le quartier de Soho. A 15 ans il devient Mod comme David Bowie ou Rod Stewart. Il pose pour des magazines de mode, adore les disques Motown, les Miracles, les Marvelettes, il lit beaucoup de science fiction et de poésie William Blake, Ray Bradbury et surtout Tolkien l’auteur du Seigneur des Anneaux, inspirateur du futur Tyrannosaurus Rex.

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Wish You Were Here, Pink Floyd convoque les fantômes de son passé

En juin 1973, une dernière tournée américaine achève de fatiguer le groupe puis chacun part en vacances, les premières depuis des années ; Mason et sa femme en profitent pour s’installer près de Vence, sur la Côte d’Azur, à deux pas de la maison où réside un certain Bill Wyman !

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