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En 1977, c’est depuis Birmingham, la capitale des Midlands, que vient la meilleure réponse de la communauté jamaïquaine aux punks londoniens. Son nom : Steel Pulse, une pulsation d’acier mise au service des riddims les mieux aiguisés. Même rage au ventre, même envie d’en découdre avec le National Front, ces enfants d’immigrés inventent une autre façon de jammer, plus rauque, plus fonk, pas moins reggae.

Formé en 1975, Steel Pulse construit d’abord sa réputation sur scène, le groupe étant l’un des principaux animateurs du mouvement Rock Against the Racism. A partir de 1977, tout s’accélère pour la formation de Birmingham. Dennis Bovell, personnage central du reggae en Grande Bretagne qui deviendra le metteur en musique du dub poète Linton Kwesi Johnson, les fait venir à Londres pour produire leur second 45 tours commercialisé en septembre 1977. «Nyah Love» ouvre de nouvelles portes, celles des clubs punks et du public blanc, qui se retrouvent dans les critiques que formule le reggae envers l’occident.


steel pulse handsworth revolution

En octobre, Steel Pulse refuse d’accompagner Burning Spear, l’un de leurs artistes préférés, mais accepte de faire l’ouverture des deux concerts du jamaïcain au Rainbow Theater.

Séduite par le show qu’elle découvre au cours de la seconde soirée, une responsable d’Island records leur propose aussitôt un contrat qu’ils signent sur place. Quelques temps plus tôt, leurs maquettes enregistrées dans la cave du domicile des parents de David Hinds, le chanteur guitariste, avaient pourtant été refusées par le label de Chris Blackwell.

Handsworth Revolution (Steel Pulse)
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Cette nouvelle collaboration démarre par un premier single, en mars 1978. Produit par Steve Lillywhite, qui s’est illustré avec U2 et les Talking Heads, «Ku Klux Klan» aborde un thème central du répertoire de Steel Pulse : le racisme. Enfants d’immigrés jamaïcains employés dans les usines de Birmingham, vivant dans des quartiers communautaires tels qu’Handsworth, ils se sont construit en réaction à cette attitude de rejet qu’avait une partie de la population à leur égard. « Je ne me suis jamais considéré comme britannique uniquement à cause du racisme dont nous avons été victimes dans notre jeunesse », confie David Hinds, pourtant né sur le sol anglais.

Les jeunes anglo-carribéens se tournent vers les Etats-unis, ou la communauté noire s’organise et se bat pour ses droits. Ses leaders et ses martyrs comme ses ennemis deviennent aussi les leurs.

Rassuré par les bons résultats obtenus par la chanson, Island lance aussitôt le projet d’album et propose au groupe de travailler avec le jamaïcain Karl Pitterson. Bardé de références (Exodus de Bob Marley, Equal Rights de Peter Tosh), l’ingénieur du son-producteur semble l’un des plus qualifiés pour donner au reggae un son international.

Handsworth Revolution (Steel Pulse)
steel pulse handsworth revolution

La direction dans laquelle il veut emmener la musique de Steel Pulse correspond tout à fait à ce que souhaitent les principaux intéressés.

« il a apporté de la clarté, de la précision, davantage d’arrangements, une approche professionnelle, solide, et il a mis en valeur notre son en le faisant sortir de nous. Il a amélioré en particulier le chant lead et les choeurs », explique Basil Gabbidon. Il nous a montré ce qu’on pouvait faire et ce dont on était capable (…). On débutait, on était nerveux, ce n’était pas parfait mais aucun autre album n’a sonné comme Handsworth Revolution, grâce à Karl Pitterson» complète le batteur Steve Nisbett.

Sept morceaux supplémentaire s’ajoutent au single déjà sorti pour constituer ce premier album, qui démarre avec Handsworth Revolution dans une ambiance insurrectionnelle.

Pendant l’enregistrement qui se déroule au quartier général d’Island, Bob Marley rend visite au groupe et l’encourage dans sa démarche. Sait-il qu’ils vont se retrouver très vite ?

steel pulse handsworth revolution
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Tout juste sortis de studio, tandis que leur single «Prodigal Son» donne un avant goût du 33 tours et prépare un peu plus le terrain, les musiciens de Steel Pulse embarquent sur la tournée européenne de la star du reggae pour assurer sa première partie à Paris, Bruxelles et Amsterdam. Difficile d’imaginer meilleure rampe de lancement !

Source : http://reggae.frwww.musicradar.com

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CREDITS :

Enregistré en 1977 – Studios Island (Londres – Royaume uni) – Island Records

Ronnie McQueen : basse, percussions
Steve Nisbett* : batterie
Basil Gabbidon : guitare solo, choeurs
Selwyn Brown : clavier, choeurs, percussions
David Hinds : voix, guitare rythmique
Alphonso Martin, Michael Riley : choeurs, percussions
Steel Pulse : auteur compositeur
Karl Pitterson : producteur
Godwin Logie : ingénieur du son
Pete King : management

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