Rocker métissé de musiques noires ayant des accointances avec les harmolodies d’Ornette Coleman, le jazz d’Eric Dolphy, l’écriture polyphonique de la Renaissance, la musique classique indienne, le Sprechgesang … Frank Zappa, hybride débridé fait exploser les barrières en égalisant un terrain où John Cage et Elmore James sont indissociables et sur lequel il invitera, notamment lors de ses concerts, Archie Shepp et Sting, Michael Brecker et Roland Kirk.
Nino Rota, compositeur prolifique de bandes sonores
Ami magique de Federico Fellini, le compositeur italien Nino Rota a marqué l’histoire du cinéma par ses bandes-originales, notamment celles du Parrain 1 et 2 de Francis Ford Coppola. Compositeur prolifique et éclectique, il a aussi signé des chansons, opéras, ballets et de la musique de chambre, symphonique et sacrée.
Isaac Hayes, Black Moses Tennessee
Instrumentiste, compositeur, arrangeur, producteur et acteur, Isaac Hayes a su imposer ses innovations musicales en dehors de la sphère du grand public, qui n’a parfois retenu de lui que l’image restrictive d’un crooner romantique. Son influence est manifeste sur certains de ses prestigieux contemporains, comme Marvin Gaye, Curtis Mayfield ou les Ohio Players.
The Pretty Things, un rayonnement souterrain mais essentiel
La plupart du temps, lorsqu’on évoque les groupes anglais des années 60, on commence par les mods : Kinks, Who, Small Faces… Les Beatles sont définitivement inclassables et pour les rockers, on se limite généralement aux Rolling Stones. C’est négliger l’importance de the Pretty Things, groupe méconnu, mais qui a ouvert quelques brèches avant tout le monde.
Betty Davis, explosive et torride diva funk
La quête de Betty Davis était celle d’un Funk-rock vindicatif et abrasif, empreint d’une fureur maîtrisée. Son comportement outrancier à connotation sexuelle sur scène, et des paroles parfois délurées et torrides lui attire les foudres d’une frange de la communauté noire. Elle lui reproche ouvertement de ne pas donner une bonne image des afro-américains. Une certaine image de l’Amérique puritaine. Qu’importe, Betty persiste et signe. Entre Funk lourd, Heavy-rock mid-tempo, souvent surchargé d’érotisme déviant, elle n’offre pas d’autre choix que la soumission.
Moondog, clochard céleste et Viking de la Sixième Avenue
Dans une vie, il y a trois expériences fondatrices: la première gorgée de bière, la première gorgée de chair et la première gorgée de Moondog. De Stravinsky à Stephan Eicher, de Benny Goodman à John Zom, de Charlie Parker à Frank Zappa, de Philip Glass à Elvis Costello, tous ceux qui ont goûté une fois à la musique de ce vagabond solitaire n’en sont pas sortis indemnes.
Bert Jansch, songwriter et guitariste adulé par ses pairs
Bert Jansch est un de ces musiciens dont l’influence a largement dépassé le succès. Sa légende s’est nourrie des hommages de ses pairs : Gary Lucas, Donovan, Nick Drake, Paul Simon. Bob Dylan le tenait pour un « génie » ; d’après Neil Young, il était le « Hendrix de la guitare acoustique ».
Joao Bosco, le funambule sur six cordes de la MPB
Joao Bosco est un des musiciens les plus imaginatifs et éclectiques de la MPB et, comme Lins, il s’est fait connaître après des prestations remarquées dans les festivals universitaires. Bosco se produit souvent seul en concert, s’accompagnant juste à la guitare acoustique. Et c’est largement suffisant : il est le plus autonome des musiciens, un groupe à lui tout seul. Il s’assied sur un tabouret sur la scène d’un théâtre comme le Canecâo de Rio, vêtu d’une chemise de soie blanche et d’une cravate rouge et incite très facilement le public à chanter avec lui ses superbes mélodies.
George Clinton, des Parliaments au P-Funk de Funkadelic
Lorsqu’on parle de Funk, il y a quelques noms qui viennent directement en tête… Feu James Brown évidemment, Sly Stone et sa family, et bien sûr George Clinton. En plus d’être à l’origine du Funk avec ses confrères, George Clinton peut s’enorgueillir d’avoir inventé le P-Funk qui, plus qu’un style musical, est un véritable univers.
Né le 22 juillet 1941 à Kannapolis en Caroline du Nord, George Clinton grandit à Plainfield dans le New Jersey où il travaille dans un salon de coiffure jusqu’en 1955.
Steppenwolf, groupe emblématique d’un rock wild et psyché
Steppenwolf est un groupe de Rock psychédélique des années 1960 et 1970, surtout connu pour leur immense succès « Born to Be Wild ». La mère de John Kay, le leader du groupe, s’enfuit de Prusse-Orientale (en République démocratique allemande à l’époque) alors qu’il n’a que quatre ans, un épisode qu’il racontera plus tard dans la chanson « Renegade » dans l’album « Steppenwolf Seven ». Sa famille commence par s’installer à Hanovre, en Allemagne de l’Ouest.
Roberta Flack, l’art de transcender les couleurs et les genres
Ses complexes l’ont très tôt poussée à se réfugier dans le piano et le chant. Grâce à une voix diablement sensuelle, une détermination hors norme et surtout sa vision de musicienne qui l’a conduite dans des univers très éloignés du périmètre soul dans lequel on a voulu la cantonner, elle est devenue une artiste totale, qui a réussi à sublimer son propre destin. Et si elle reste l’immortelle interprète de killing me softly with his song, son talent va au-delà de cette seule chanson.
Toots and The Maytals, quand le reggae Got Soul !
Toots and The Maytals ont énormément contribué à l’âge d’or du reggae. Groupe vocal instrumental, ils ont longtemps rivalisé avec les Wailers. Toots and The Maytals, c’est d’abord Fred « Toots » Hibbert, un chanteur à la voix rauque et chaude, délicieuse. Grand amateur de soul music américaine, il fait partie des admirateurs d’Otis Redding, Solomon Burke et autres Wilson Pickett. On a d’ailleurs parfois dit de lui qu’il était en quelque sorte l’Otis Redding des Antilles.
Steel Pulse, histoire d’ados du ghetto d’Handsworth Birmingham
Formé en 1975 par des adolescents du ghetto d’Handsworth à Birmingham, Steel Pulse fut très largement inspiré à l’époque par Bob Marley & the Wailers. Composé au départ de David Hinds, au chant, à la guitare et à la composition, Basil Gabbidon à la guitare et dans les chœurs, et Ronnie McQueen à la basse. Ils furent rejoints par le batteur Steve Nisbett, par le clavier Selwyn Brown, le percussionniste Alphonso « Fonso » Martin, et le chanteur (chœur) Michael Riley.
Stan Getz, au-delà du folklore du jazzman maudit et tourmenté
Au-delà du folklore du jazzman maudit et tourmenté, Stan Getz laisse l’image d’un musicien au talent particulièrement varié, capable d’interprétations d’un grand classicisme comme de vibrantes audaces musicales. Artiste de pointe de la fusion entre musiques du monde et jazz, Stan Getz reste l’une des figures les plus innovantes du jazz.
Marc Bolan & T. Rex, trublion Glam Rock
De son vrai non Mark Feld, Marc Bolan est né en 1947 dans la banlieue de Londres. Il quitte l’école à l’age de 14 ans exerce divers métiers traîne dans le quartier de Soho. A 15 ans il devient Mod comme David Bowie ou Rod Stewart. Il pose pour des magazines de mode, adore les disques Motown, les Miracles, les Marvelettes, il lit beaucoup de science fiction et de poésie William Blake, Ray Bradbury et surtout Tolkien l’auteur du Seigneur des Anneaux, inspirateur du futur Tyrannosaurus Rex.
Joni Mitchell, vivre à jamais dans l’indépendance
Née Roberta Joan Anderson, en 1943, Joni Mitchell a connu une enfance plutôt dure et solitaire. « J’ai été marquée très tôt par Kim, de Rudyard Kipling. Je me suis identifiée à ce petit orphelin indien, contraint de se débrouiller dans un monde d’adultes. Quand on est confronté à la maladie et à la mort très jeune, on n’a que deux options : se battre et ne compter que sur soi pour survivre ou vivre à jamais dans la dépendance. »
Mel Tormé, un crooner à la voix de brume veloutée
A l’instar de Buddy Rich, Sammy Davis Jr ou Mickey Rooney, Mel Tormé avait connu le lot d’expériences réservées aux enfants prodiges du show business et avait su en tirer les leçons.Il aimait rappeler : « Une des joies du chanteur de jazz est d’essayer de maintenir une part d’improvisation constante par rapport à ce qu’il interprète. Mais – et le mais est capital – à condition de ne jamais perdre de vue la valeur musicale originale que le compositeur y a mise. Et surtout ne pas sacrifier l’élément le plus important d’une chanson populaire : les paroles. »
Sergio Mendes, entre swing tropical et Bossa Nova
Le Brésilien Sergio Mendes est né à Niteroi le 11 février 1941. Fils d’un physicien, il développe tôt des aptitudes musicales qui le font étudier le piano au conservatoire de Rio de Janeiro où il assiste en direct à l’explosion de la bossa nova dans les années cinquante.
Keith Jarrett, partisan de l’indétermination ou l’improvisation sans filet
Keith Jarrett, pianiste, compositeur, claveciniste, organiste, saxophoniste, flûtiste et percussionniste (Allentown, Pennsylvanie, 8 mai 1945). Le plus génial improvisateur que le jazz ait connu, avec Charlie Parker. Voilà la dimension de Keith Jarrett. D’abord l’Histoire, ensuite les contingences. La statue inaugurée, examinons les détails. Opus 1. Les premières confirmations de la puissance d’expression du pianiste Keith Jarrett se trouvent entre 66 et 68 au sein du quartette de Charles Lloyd.
Quincy Jones, celui par qui la musique américaine échappe aux catégories
En soixante-dix ans de carrière, Quincy Jones a arrangé, composé, produit et orchestré pour les artistes américains les plus légendaires : Louis Armstrong, Sarah Vaughan, Ray Charles, Barbra Streisand, Dinah Washington, Stevie Wonder, Ella Fitzgerald, Miles Davis, Frank Sinatra, Michael Jackson et tant d’autres encore. Be-bop, jazz, saoul, bossa-nova ou hip-hop, aucun style ne lui résiste.
Djavan, dernière stars de la MPB lancée par le système des festivals
La chanson Fato consumado (Fait consommé) de Djavan obtint la seconde place à ce même festival Abertura. Djavan (prononcez «di-ja-vane») fut la dernière des grandes stars de la MPB à être lancée par le système des festivals. Comptant parmi les musiciens les plus populaires durant les années 80, Djavan Caetano Viana est aussi un des artistes les plus connus à l’étranger.
Joseph Hill, leader de Culture et incarnation du militantisme rasta
Le leader de Culture était avant tout un militant, bien décidé à reprendre son identité aux griffes de Babylone et sa spiritualité aux paroisses chrétiennes des colons anglais. « Je n’ai pas honte de déballer mes locks, même dans une église / Je n’ai pas honte de montrer mes locks, je suis un descendant africain », chante-t-il sur l’imparable « I’m Not Ashamed » en 1976.
Donny Hathaway, génie de la Chicago Soul
Musicien surdoué, compositeur et arrangeur brillant, chanteur d’exception, Donny Hathaway a donné naissance à un formidable héritage musical en trois années d’activité intensive couronnées par une série de hits en solo, mais aussi en duo avec Roberta Flack. Cet artiste torturé qui, à l’instar d’autres légendes soul comme Otis Redding, Sam Cooke ou Marvin Gaye, eu une carrière fulgurante écourtée par une fin tragique.
Stevie Wonder, artiste précoce au panthéon des années 70
Stevie Wonder, Stevie la merveille, de son vrai nom Stevland Hardaway Judkins Morris (on comprend qu’il ait adopté le pseudonyme de Wonder) est né à Saginaw, Michigan, le 13 mai 1950. Dès son plus jeune âge, il montre des dispositions certaines pour la musique, l’harmonica et le chant en particulier.
Milton Nascimento, la voix vient de la mère
Considéré comme l’un des artistes de MPB les plus importants de sa génération, Milton Nascimento a toujours su conjuguer popularité, exigences artistiques et conscience politique. Son travail de compositeur a influencé des générations entières de musiciens.Milton Nascimento naît à Rio de Janeiro en 1942. Il devient orphelin alors qu’il n’est qu’un bébé. Les employeurs de sa mère l’adoptent. A trois ans, il les suit à Très Pontas, une petite ville de l’État de Minas Gerais.
Sixto Rodriguez, nul n’est prophète en son pays
Sixto Rodriguez est né sur Michigan Avenue, à cinq blocs du centre de Detroit, dans le début des années 40. Il est le sixième enfant (sixto, ça vient de là !) d’une famille ouvrière, originaire de Mexico. Dans les années 60, il enchaîne les petits boulots (pompiste, couvreur, maçon) avant que deux découvertes essentielles bouleversent sa vie : la spiritualité – il s’intéresse aux pow-wows, cérémonies indiennes empreintes de magie – et la musique.
Tony Bennett, ou l’élégance du swing
Tony Bennett, artiste peintre et chanteur, est « l’intello » du style crooner, le plus rital des swingmen, le plus affable, le plus sympa et aussi l’un des plus doués. Frank Sinatra et les autres adoraient aller à ses spectacles, à tel point qu’on s’est mis à le surnommer « le chanteur pour les chanteurs » ! Tony Bennett, homme de goût, européen dans l’âme, n’échappe pas aux origines italiennes. Anthony Dominick Benedetto, de son vrai nom, né le 3 août 1926 à New York, a commencé sa carrière, comme beaucoup, par hasard.
Carlos Santana, guitariste aux riffs extatiques et pionnier du Latino-Rock
Carlos Santana, guitariste au jeu immédiatement identifiable, bouillonnant et lyrique, est l’un des rares musiciens non occidentaux à avoir su se frayer un chemin dans la jungle impitoyable du show-business international. Ses origines latines, la salsa et tous les tropicalismes nourrissant en permanence son inspiration, son goût avéré pour une certaine forme de jazz aventureux (d’inspiration coltranienne), auront incité plusieurs générations de jeunes fans à s’intéresser eux aussi à ces expressions de la marge.
Shuggie Otis, multi-instrumentistes surdoués trop discret
C’est une histoire surprenante, Shuggie Otis, un “fils de” qui enregistre trois albums magnifiques et s’évanouit. Une disparition que l’on imputera longtemps à son caractère prétendument difficile. N’a-t-il pas refusé de remplacer Mick Taylor au sein des Rolling Stones et décliné l’offre de collaboration de Quincy Jones ?
Vinicius de Moraes, le petit poète blanc le plus noir du Brésil
Diplomate pendant vingt-six ans, il était aussi « le petit poète », comme on l’appelait au Brésil. La gloire, Vinicius de Moraes l’a connue en tant que librettiste du film Garota de Ipanema (« La Fille d’Ipanema », 1967), dont la musique est d’Antonio Carlos Jobim, avec qui il composa également Orfeu da Conceição (1956), drame musical porté à l’écran, en 1959, sous le nom d’Orfeo Negro, par Marcel Camus et qui obtint la Palme d’or au festival de Cannes.