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Quincy Jones Smackwater Jack – Enregistré en 1971 au A & R Studios/Sound Ideas Studios – A&M Records
Plus encore que « Gula Matari » (1970, A&M), « Smackwater Jack » marque un tournant dans la discographie de Quincy Jones : c’est la première fois qu’il s’essaye à autant de styles en à peine 42 minutes. Jazz, blues, pop, gospel, musique de film.

Quincy Jones combine tous ses savoir-faire avec une confondante facilité, au risque de tomber dans le piège du disque-catalogue, qu’il évite cependant grâce aux efforts combinés de trois producteurs : Phi Ramone, Ray Brown et Jones lui-même. Quincy Jones Smackwater Jack bénéficie aussi d’une dream team de musiciens jazz triés sur le volet : Milt Jackson, Marvin Stamm, Freddie Hubbard, Jim Hall, Joe Beck, Eric Gayle, Jimmy Smith, Jacki Byaid, Grady Tate.


Quincy Jones Smackwater Jack

Le superviseur en chef des bandes-son dispose de ses propres génériques en ré-enregistrant quelques thèmes de son catalogue hollywoodien (The Anderson Tapes et Ironside dans “Smackwater Jack”, puis plus tard, la mélodie de la série TV Sanford & Son et The Getaway dans “You’ve Got It Bad Girl”).

En producteur avisé, Quincy Jones n’hésite pas non plus à recycler des trames empruntées aux grands succès de l’époque comme What’s Going On de Marvin Gaye ou Quincy Jones fait ses débuts comme chanteur-siffleur sur une reprise délirante qui dure près de dix minutes.

Quincy Jones Smackwater Jack
Quincy Jones Smackwater Jack

La deuxième partie est marquée par une saisissante transcription pour violons solos (écrite par Harry Lookofeky) d’un solo d’harmonica de Toots Thielemans en 1978, dans tell Me A Bedtime Story (‘‘Sounds…And Stuff Like That!)».

Quincy appliquera le même traitement à un solo d’Herbie Hancock toute aussi ambitieuse, l’étonnante pièce montée Guitar Blues Odyssey.

From Roots To Fruits (dont les trouvailles sonores en surprendront plus d’un, même aujourd’hui) permet à Jim Hall, Eric Gayle Joe Beck et Toots de faire étalage de leurs talents d’improvisateurs, entre blues, jazz et rock Quant à Bill Cosby (oui, celui du « Cosby Show”), il s’amuse comme un fou dans Hikky-Burr.

Après avoir refermé la parenthèse cinéma, Quincy Jones inaugure une série d’albums élaborés comme des superproductions hollywoodiennes.

Quincy Jones Smackwater Jack
Quincy Jones Smackwater Jack

En 1975, “Mellow Madness” instaure une méthode de travail proche de l’entreprise cinématographique : autour d’une équipe technique comprenant des session men aguerris, Quincy Jones déploie une éclatante distribution constituée d’interprètes et de seconds rôles récurrents.

Toots Thielemans, l’harmoniciste de Macadam Cowboy et de Guet-apens, fait partie des habitués d’un casting cinq étoiles où apparaissent également Louis et George Johnson (les futurs Brothers Johnson), les souffleurs Jerome Richardson et Frank Rosolino, Dave Grusin aux claviers, Wah Wah Watson et Dennis Budimir aux guitares, Hubert Laws à la flûte, Harvey Mason, Grady Tate et Ralph McDonald à la batterie et aux percussions.

Propulsés au centre du cadre lors des séquences chantées, les vocalistes – Minnie Ripperton, Leon Ware, The Watts Prophets… – partagent l’affiche aux côtés de leur réalisateur vedette.

Dans “Sounds… And Stuff Like That !!” témoigne de la vision en grand large d’un authentique metteur en sons : lors de l’enregistrement, Quincy Jones demande au violoniste Harry Lookofsky de retranscrire, puis d’arranger pour quinze violons une improvisation d’Herbie Hancock au Fender Rhodes.

Rien n’est impossible pour le dernier nabab de la Great Black Music.

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