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Choriste du Johnny Otis Band, puis membre d’Atlantic Records et Roulette, Esther Phillips rejoint le label jazz-funk Kudu (CTI) de Creed Taylor en 1971. Pour son 1er LP pour CTI « From a Whisper to a Scream », enregistré en décembre 1971, Esther s’adjoint les services de Pee Wee Ellis, un « ex » de l’orchestre de James Brown, qui arrange et conduit un orchestre composé entre autres de Hank crawford, Dave Liebman, Richard Tee, Eric Sale, Bernard « Pretty » Purdle et Airto Moreira. Ses albums solo enregistrés pour le label constitueront le pinacle d’une riche carrière vocale entre soul, funk, jazz.

Kenny Rogers, future star de Nashville, redécouvre Esther alors qu’elle se produit au Houston Club. Nous sommes en 1962. Cela fait déjà huit ans qu’elle a interrompu sa carrière pour cause d’addiction aggravée à l’alcool et à l’héroïne. Sa vie, partagée entre l’hôpital de Lexington (Kentucky) et la maison de son père à Houston, lui permet de se refaire une santé.


Esther Phillips from a whisper to a scream

La même année, sur les recommandations de Kenny Rogers, Esther est prise sous contrat par le label Lenox. Pour marquer la rupture avec ses disques d’enfance, la jeune femme de vingt-sept ans emprunte son nouveau patronyme à une marque d’essence, Phillips 66. Elle se retrouve bientôt avec un Numéro Un R&B, également classé dans le Top Ten Pop. La chanson du retour s’appelle Release Me, un hit country qui tranche avec le répertoire habituel de la chanteuse.

Elle rejoint ensuite le label Atlantic en 1963 pour y rester jusqu’en 1970 et marque par deux fois les ‘charts’, en 1964 avec le titre « And I Love Him » des Beatles. Ces derniers, impressionnés par sa version, l’inviteront lors d’une émission à la télévision anglaise. Puis en 1966 avec « When A Woman Loves A Man ».

Nouvelle parenthèse de 1966 à 1969. Esther multiplie les séjours en centre de désintoxication pour tenter de remettre de l’ordre dans sa vie, avec plus ou moins de succès. Elle effectue un retour en 1970 au Festival de jazz de Monterrey, en compagnie de Johnny Otis, son mentor des premières heures.

Libre de tout contrat, elle signe chez kudu (CTI), le label jazz-funk de Creed Taylor pour initialement un album. Elle en sortira finalement neuf de 1971 à 1978.

Esther Phillips from a whisper to a scream
Esther Phillips from a whisper to a scream

Durant cette période, où, musicalement, le meilleur s’est souvent accompagné du pire : le meilleur, c’est une soul mâtinée de jazz et de blues portée par une voix nasale très personnelle et très technique.

Son premier disque pour le label « From a Whisper to a Scream » est enregistré en décembre 1971. Pee Wee Ellis, un « ex » de l’orchestre de James Brown, arrange et conduit un orchestre composé entre autres de Hank crawford, Dave Liebman, Richard Tee, Eric Sale, Bernard « Pretty » Purdle et Airto Moreira.

Les compositions sont des standards de grands compositeurs tels Gil Scott-Heron ou Allen Toussaint. Les arrangements très riches sont caractéristiques des productions CTI, entre musiciens maisons, grands noms de cette époque et sections de cordes luxuriantes.

Esther Phillips from a whisper to a scream
Esther Phillips from a whisper to a scream

Le regard qu’elle porte sur l’existence s’en ressent, comme en témoigne sa version bouleversante de Home Is Where the Hatred Is, un manifeste contre la drogue. Esther dira d’ailleurs dans une interview :

« Creed Taylor m’avait demandé de reprendre cette chanson. Je n’y tenais pas du tout. il me fallu du temps avant d’accepter. Tout le monde était au courant de mon addiction mais chanter sur le sujet ressemblait à une confession publique. Je passais mon temps à reporter la date d’enregistrement. Ce fut le dernier titre de l’album enregistré. Après l’avoir interprété de nombreuses fois sur scène, j’ai fini par m’y habituer ».

Esther Phillips
Esther Phillips from a whisper to a scream
Esther Phillips from a whisper to a scream

La performance vocale d’Esther notamment sur From A whisper to A Scream d’Allen Toussaint a de quoi flanquer des frissons, ce timbre doux-amer si singulier et ce vibrato bluesy.

L’album vaut à Phillips une nomination aux Grammys 1972 ; lorsque le jury lui préfère le 33-tours Young, Gifted & Black d’Aretha Franklin, celle-ci offre spontanément son trophée à Esther en déclarant simplement: « C’est elle qui le mérite. »

Sources : http://exruefrontenac.com – www.funkmysoul.gr – www.wegofunk.com – www.funku.fr –

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CREDITS :

Esther Phillips from a whisper to a scream – Enregistré les 6-8 et 13 décembre 1971 – Englewood Cliffs, New Jersey USA – Kudu (CTI)

Hank Crawford : Saxophone Alto – David Liebman : Saxophone Baritone – Gordon Edwards : Basse – Alan Shulman, Charles McCracken : Violoncelle – Bernard Purdie : Batterie – John Eckert, John Gatchell : Flugelhorn – David Liebman, Frank Vicari : Flûte – Cornell Dupree, Eric Gale : Guitare – Margaret Ross : Harpe – Richard Tee : Organe – Airto Moreira : Percussion – Richard Tee : Piano – Frank Vicari : Saxophone Tenor – Dick Griffin, Sam Burtis : Trombone – John Eckert, John Gatchell : Trumpette – Harold Coletta, Harry Zaratzian : Viola – Alvin Rogers, Charles Libove, Guy Lumia, Jack Zayde, Leo Kahn, Max Hollander, Max Pollikoff, Michael Comins, Paul Winter : Violons – Barbara Massey, Hilda Harris, Joshie Armstead*, Louis St. Louis, Tasha Thomas : Vocals – Pee Wee Ellis : Chef d’orchestre, Arrangements – Jack Wilson : (tracks: 5, 8, 9) Arrangements – Don Sebesky : (tracks: 1, 2, 3, 4, 6) Arrangements ensemble symphonique – Rudy Van Gelder : Ingénieur du son

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