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Jorge Ben Forca bruta – Enregistré en 1970 au C.B.D. studio Rio de Janeiro et Scatena à São Paulo – Philips Records
En 1964, un coup d’Etat instaure une dictature militaire au Brésil. Face à la censure, à l’exil forcé, aux emprisonnements, la musique brésilienne se polarise : d’un côté les musiciens engagés tels que Caetano Veloso, Chico Buarque ou Gilberto Gil ; et de l’autre la musique commerciale et naïve de la  » Jovem Guarda « , du ié-ié-ié, représentée par Roberto Carlos, Erasmo Carlos et Wanderléa.


Jorge Ben Forca bruta

Ben Jor n’étant ni politisé ni conformiste, il a du mal à trouver sa place sur la scène musicale. Ses disques suivants sont accueillis froidement par le public et la critique. Ironie du sort, à la même période, aux Etats-Unis, Jorge Ben Jor devient le premier brésilien à avoir une chanson en portugais dans le hit-parade américain :  » Mas que nada  » chanté par Sergio Mendes.

1970. Le Brésil va de nouveau gagner la coupe. L’équipe est pilotée par Rivelino, Pelé en pilier. Ces deux-là claquent le premier des quatre buts de la finale contre l’Italie. À leurs côtés, ils peuvent compter sur le génial Jairzinho, dans la filiation de Garrincha.

Jorge Ben Forca bruta
Jorge Ben Forca bruta

Le beau jeu, la classe intégrale, les deux qualificatifs vont à ravir à Jorge Ben qui, depuis 1962 (coupe empochée au Chili), enchaîne lui aussi les classiques, d’une élégance inouïe. Avec lui, comme avec la seleçao, c’est toujours la même histoire, c’est jamais pareil.

Et ce disque au titre subtilement contradictoire à l’heure de la dictature en est le parfait exemple. Ça commence par un titre atomique, « Oba, là vem ela », cordes au cordeau, cuica raccord et voix au sommet. Et ça continue sur le même feeling avec « Ze Canjica », percussion en totale suspension, et « Charles Junior », guitare en lévitation.

Jorge Ben Forca bruta
Jorge Ben Forca bruta

Mais c’est sur la face B que se trouve le morceau de bravoure : « O Telefone Tocou Novamente », un truc de dingue dont vous savez dès la première seconde que vous danserez dessus toute votre vie. Sur la tête et dans les pieds. Ce n’est bien sûr pas le seul titre de gloire pour le sieur (écoutez donc le thème titre de cet album, avec une section de cuivres en jaune et vert).

Fan de foot, Jorge Ben a écrit quelques standards en l’honneur des joueurs de Flamengo, son club. « Fio Maravilha », pour un but salvateur au Maracana, et « Camisa 10 da Gavea », dont le groove post-psyché salue en 1975 un petit gars de Flamengo : Zico. Mais ça, c’est encore une autre histoire.

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