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En 1970, Roy Ayers se tourne résolument vers le jazz rock et le jazz funk en formant le Roy Ayers Ubiquity qui enregistre une quinzaine d’albums pour la firme Polydor, dont le premier Ubiquity (1971) et la référence Everybody Loves the Sunshine (1976) qui lui fournit un hit international du même nom.

La plus intemporelle et la plus samplée de toutes les compositions : Roy Ayers Everybody Loves the Sunshine. Difficile de compter le nombre de groupes — tous styles confondus — qui se sont inspirés de ce tube : du clin d’œil au sampling pur et dur en passant par de simples emprunts de texte, de lyrics.


Roy Ayers Everybody Loves the Sunshine

Pour cet opus comme pour nombre d’autres, Roy préfère enregistrer la nuit après ses concerts. Il est convaincu que l’on joue mieux crevé et la tête vide.

J’écrivais des chansons si vite à cette époque. J’enregistrais chez Electric Lady à New York, jadis le studio de Jimi Hendrix. C’était une belle journée, chaude, ensoleillée et j’entends cette phrase dans ma tête: «Everybody love the sunshine.» J’ai commencé à chanter: «Sentez ce que je ressens, quand je ressens ce que je ressens. Ensuite, j’ai imaginé des gens allongés au soleil, des gens se faisant bronzer, les abeilles, les fleurs.

Roy Ayers

Tout était très spontané. C’était génial. Je savais exactement comment je voulais que ça sonne: un mélange de vibraphone, de piano et de synthétiseur. Nous avons enregistré « Everybody Loves the Sunshine » le soir, avec une ambiance extraordinaire en studio. Des vibrations pures.

La maison de disques est enthousiaste persuadé qu’elle tient quelque chose. À cette même époque, Roy Ayers fréquente Stevie Wonder. Un soir, Roy l’emmène voir The Wiz. En voyant Stevie Wonder avec lui, le public se lève: «Oh mon Dieu, c’est Stevie Wonder !» ce qui ne manque pas d’embarrasser Roy gêné de perturber le spectacle. Quand il m’a dit qu’il aimait ma chanson, cela m’a touché.

Roy Ayers Everybody Loves the Sunshine
Roy Ayers Everybody Loves the Sunshine

Ce titre a tout changé pour moi. C’est toujours le dernier morceau de mon show. Les gens se sont toujours joints à nous, Dr Dre, Pharrell Williams l’ont samplé 100 fois. Il semble capturer chaque génération. Tout le monde aime le soleil – sauf Dracula.

Everybody Loves the Sunshine a été l’un des premiers morceaux sur lequel j’ai joué. C’est typique de la façon dont Roy Ayers travaille. Il vient avec une idée et la chante ou nous la joue. Il n’y a pas de musique écrite, de partitions. Il a un accord, qu’il fait évoluer de façon très intuitive. Le groupe a pour tâche de l’étoffer. Il cherche toujours la spontanéité. Il n’est pas technique. Il joue avec le cœur et cela parle vraiment aux gens, c’est ce dont il est question. Il invitait les gens dans le studio de la rue, juste pour les laisser observer ce que nous faisions.

Philip Woo
Roy Ayers Everybody Loves the Sunshine
Roy Ayers Everybody Loves the Sunshine

Parmi les nombreux samples de cet album, s’il ne fallait retenir qu’un seul titre hip-hop, ce serait sans aucun doute le single Listen Up, enregistré en 1994 par le rappeur de Chicago E Rule dont la carrière se résume plus ou moins à ce hit devenu un classique chez les amateurs de rap. La même année, dans un autre style, Mary J. Blidge reprend à son compte quelques paroles et quelques mesures d’Everybody Loves the Sunshine avec My Life.

En 2005, Dr. Dre remet le couvert avec un morceau là encore intitulé My Life (Smoking Weed for Hours) sur son album Dretox. Rebelote en 2014 : au tour d’Outkast de sampler et réadapter Ayers avec The Dream.

Roy Ayers Everybody Loves the Sunshine
Roy Ayers Everybody Loves the Sunshine

Moins cérébral que Herbie Hancock, Miles Davis et Weather Report dans ce domaine, Roy Ayers Everybody Loves the Sunshine met l’accent sur les chansons aux allures presque pop et aux mélodies au groove sucré. L’acid jazz fera de ce disque sa bible, et les rappeurs une bonne source de samples.

Sources : www.telerama.fr – www.universalmusic.fr – www.theguardian.com – www.discogs.com – www.radioswissjazz.ch – www.funku.fr

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CREDITS :

Enregistré en 1976 au studio Electric Lady à New York – Polydor Records

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