Hot Buttered Soul (Isaac Hayes), œuvre révolutionnaire de soul symphonique

Paru en 1969 chez Stax, Hot Buttered Soul, dont le nom est inspiré d'un cocktail jamaïcain (Hot Buttered Rhum), constitue une étape décisive dans l'évolution de la musique noire américaine. A l'instar de nombreuses œuvres révolutionnaires, Hot Buttered Soul surgit grâce à un concours de circonstances des plus improbables.

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What’s Going On (Marvin Gaye), chef-d’œuvre de soul engagée

Alors que l'Amérique se bat avec ses propres démons, intérieurs (la ségrégation) et extérieurs (le Vietnam), Marvin Gaye publie un chef d'œuvre de soul consciente. Avec sa prose engagée, What's Going On qui parait le 21 mai 1971 sort le label Motown du gentil rêve américain pour le confronter aux réalités de son temps. Marvin Gaye fait groover son serment politique et social comme nul autre. Une magistrale symphonie, savamment dosée, où les cordes hypnotisent le rythme et les chœurs.

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James Brown The Payback, chant de colère, de revanche et chant du cygne

De bien tristes circonstances rappellent James Brown au travail. Au lendemain de la mort accidentelle de son fils en voiture, il se jette à corps perdu pendant tout l’été 73 dans la conception de ce qui doit théoriquement encore être la musique d'un film, Hell Up In Harlem. Curieusement les producteurs n'en voudront pas. « pas assez funky ». De façon caractéristique, ce jugement imbécile motivera Brown, qui sortira l'album sous le nom de The Payback.

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Head Hunters d’Herbie Hancock, hymnes jazz-funk par excellence

Après la magistrale trilogie de jazz électronique et expérimental ("mwandishi", "crossing" et "sextant"), Herbie Hancock, fort des écoutes prolongées des albums de Sly and The Family Stone, décide de changer d'orientation musicale. Moins expérimentale, plus funk, plus accessible.

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Innervisions (Stevie Wonder), des titres unis par la brume d’une foi attristée

En mai 1973, Stevie Wonder organise en douce, sur un parking de New York, un rendez-vous avec des policiers de la ville. Il souhaite glisser, dans une chanson, Living for the city, qu'il arrange comme un film, les dialogues réalistes d'une arrestation brutale. Le chanteur tient dur comme fer à des voix authentiques. Le moindre détail l'obsède, son inspiration est aiguisée comme une lame.

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Songs In The Key Of Life, ou l’apogée artistique de Stevie Wonder

Après avoir négocié un accord unique avec Berry Gordy en 1971 lui garantissant le contrôle artistique total sur ses enregistrements, Stevie Wonder doit renouveler son contrat avec la Motown en août 1975. Le nouveau deal de 13M$ étalés sur sept ans. Berry Gordy prévoit déjà les bénéfices occasionnés par la sortie d'un double album Songs In The Key Of Life. Mais Gordy, un as du budget prévisionnel, a tout prévu sauf la notion aléatoire du temps à Stevie Wonderland.

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Pieces Of A Man (Gil Scott Heron), critique du consumérisme de l’Amérique moyenne

Après un premier vinyle publié en 1970 sur le label Flying Dutchman de Bob Thiele, la collaboration entre Scott-Heron et Thiele va s'étendre au-delà de la collection de poèmes dits sur fond de congas qui composent Small Talk At 125th And Lennox. Dès son baptême de studio, Gil Scott Heron dévoile l'œcuménisme de son regard critique en égratignant aussi bien les bourgeois afro-américains de gauche que le consumérisme de l'Amérique moyenne, pavillonnaire et décérébrée.

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Killing Me Softly (Roberta Flack), l’aboutissement d’une longue histoire mêlée de légende urbaine

Pianiste de formation classique, Roberta Flack fait partie, avec Donny Hathaway ou Bill Withers, d'une génération de chanteurs soul intimistes qui s'est imposée au début des années 70. Bien loin de ses premières armes gospel à l'église baptiste, la native de Caroline du Nord joue sur le même terrain pop sophistiqué que ses contemporaines blanches Carole King ou Carly Simon, avec, en bonus, une voix aux inflexions jazzy. Si le morceau titre, ballade émouvante et énorme tube (qui sera revisité par les Fugees), reste le plus connu de cet album de 1973, les autres titres sont de la même qualité, notamment une version de "Suzanne" de Leonard Cohen.

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A Love Supreme (John Coltrane), véritable hymne de louanges au Créateur

Lorsqu’en décembre 1964, le saxophoniste est entré en studio avec le pianiste McCoy Tyner, le bassiste Jimmy Garrison et le batteur Elvin Jones, il s’était sorti depuis longtemps de son addiction aux drogues. Ce quartette a alors acquis la réputation d’être l’un des ensembles les plus innovants du jazz. Chacun de ses spectacles s’apparentait à une incursion dans l’inconnu, dans l’inouï.

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Curtis (Curtis Mayfield), premier LP solo du maestro

Les activités de Mayfield pendant les années 60 ne se limitent pas à son travail au sein des Impressions. Lorsqu'il n'est pas en tournée à travers les Etats-Unis, il trouve le temps d'écrire pour d'autres représentants de la soul de Chicago dont Major Lance, Walter Jackson, Gène Chandler, Billy Butler et surtout son frère Jerry.

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