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Projet éphémère au nom farfelu, Buckshot LeFonque représente l’escapade hip-hop d’un grand musicien de jazz au cœur des années 90. Derrière ce pseudonyme, Branford Marsalis, saxophoniste de renom. Formé auprès d’Art Blakey, Marsalis aura joué avec tous les grands noms du jazz, de Lionel Hampton à Herbie Hancock en passant par Miles Davis.

Apprécié et reconnu depuis le début des années 80 en tant qu’instrumentiste plus-que-doué, Branford Marsalis se mue au milieu des années 90 en leader “branché” (nouveau look à l’appui : casquette à l’envers, sportswear chic et baskets dernier cri) d’un joyeux groupe qu’il baptise Buckshot LeFonque.

Branford Marsalis s’ouvre à d’autres styles, collaborant notamment avec Sting et les Grateful Dead. C’est dans cette même quête de mélange de genres qu’il crée Buckshot LeFonque (le nom vient d’un pseudonyme utilisé par le saxophoniste Cannonball Adderley) : un projet hybride entre jazz, hip-hop et rock, où Marsalis lui-même rappe en plus de jouer du saxophone.


Buckshot LeFonque

Avec ce combo poly-styles qui rêve d’embras(s)er toutes les Grandes Musiques Noires (jazz, blues, soul, funk, rock, hip hop, spoken word, raggamuffin…), il enregistrera deux albums. Mais c’est surtout le premier qui a marqué son temps.

Par cette profusion de styles, l’album ressemble à une auberge afro-espagnole où l’on croise aussi bien un toaster, le soulman culte Frank McComb, la grande poétesse Maya Angelou, DJ Premier.

Buckshot LeFonque
Buckshot LeFonque

Jazz, groove, funk, rock, hip-hop s’enchevêtrent. Les solos de saxophones, de trompettes, de guitares fusent. Les basses tremblent, les cessions de scratch se multiplient.

 » I Know Why The Caged Bird Sings  » tient plus du morceau de jazz pur que d’un morceau d’électro-jazz. Une voix lisant le poème éponyme de Maya Angelou sur laquelle viennent se greffer des solos de saxophones.

Buckshot LeFonque
Buckshot LeFonque

 » Aint’ It Funny  » ressemble à un morceau de Maria Carey. Et, quitte à faire dans la mixité, voilà que déboulent une nouvelle fois des solos de saxo ( » Some Cow Fonque « ) suivis de près par un morceau de Dj-ing, de vrai trip-hop rappelant un certains Deadringer ou encore au groupe Rage Against The Machine lors de l’écoute de  » No pain, no gain ».

Dans ce premier album, il y en a pour tous les goûts et c’est de cette diversité que Buckshot LeFonque tire sa force. Rarement culture jazz et culture hip-hop ont été aussi bien marié.

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CREDITS :

Enregistré en 1994 au Sony Music Studio & Signet Sound Studio, LA, CA. – Columbia records

Also recorded at The Process Recording Studios, Inc., Greensboro, NC.
Mixed at Signet Sound Studio, Los Angeles, CA.
Mastered at Bernie Grundman Mastering, Hollywood, CA.

Cette publication a un commentaire

  1. buckshot_lefonk

    C’était le bon temps où le hip hop revenait se brancher à à ses racines jazzistiques, le temps où les jazzmen allait regarder dans les coulisses ce que les jeunes rappers faisaient de l’héritage jazz… bref, le moment où tout le monde se retrouvait sans trop d’esprit de chapelle autour de ce que Miles Davis nommait « the great black music ». C’était les années 90 du siècle dernier et ça finissait un siècle de jazz en beauté !

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