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Classique funk brésilien des 70’s, l’album Maria Fumaça est le premier opus de la formation carioca Banda Black Rio. Adeptes du groove soul/funk des grands frères nord-américains tels qu’Earth Wind & Fire, Kool And The Gang ou the Headhunters, Banda Black Rio a développé, à l’instar de leur immense compatriote Tim Maia, une savoureuse fusion aux reflets tropicalistes, intégrant aux sons de la Stax et de la Motown quelques ingrédients locaux empruntés à la samba.

Formé en 1976 à l’initiative du saxophoniste Oberdan Magalhaes, Banda Black Rio est né à la fois de l’émergence du mouvement Black Rio, très inspiré de celui des « Civil Rights » aux USA, mais aussi du désir stratégique d’un label, WEA, de faire émerger un groupe qui deviendrait le fer de lance de ce mouvement.

Banda Black Rio Maria Fumaça

Dans les années 60, mon père jouait avec beaucoup de musiciens différents, comme Dom Salvador. Ils jouaient un genre de rock boogaloo. C’était une sorte d’ère pré-soul. Puis, grâce au groupe Impacto 8, ils ont commencé à jouer du funk et de la soul ensemble. Une fois qu’ils ont ajouté le samba au mélange, ils ont commencé à créer quelque chose de nouveau, un son très influencé par la musique « des banlieues » de Rio.

William Magalhães

Fort de son expérience au sein de groupes comme Impacto 8 ou Abolicao, Oberdan Magalhaes va réunir une équipe de choc, tous issus des quartiers nord de Rio : Carlos Barroso aka Barrosinho à la trompette, Lucio José Da Silva au trombone, Luis Carlos Santos à la batterie et aux percussions, Jamil Joanes à la basse, Claudio Stevenson aux claviers et Cristovao Bastos aux claviers.

Le label Warner WEA qui venait de s’installer au Brésil a contacté mon père pour former ce groupe. Faire des expérimentations musicales, ramener toutes sortes de musiciens de samba, de baiao. « Maria fumaça » et les autres albums ont été un grand laboratoire de samba-funk.

William Magalhães
Banda Black Rio Maria Fumaça
Banda Black Rio Maria Fumaça

Autant inspiré par la soul de Stevie Wonder ou Coleman Hawkins que par les légendes de la samba comme Pixinguinha et Cartola, le groupe va trouver son propre style en fusionnant l’ensemble.

En 1977 sort « Maria Fumaça », mélange de tradition brésilienne et d’influences afro-américaines. Avec des arrangements pour cuivres audacieux et une base rythmique puissante, influence directe d’artistes tels que James Brown et Earth, Wind & Fire, l’album vous entraine dans son univers communicatif où les titres courts et incisifs laissent pourtant s’exprimer le talent de chacun des musiciens !

Le répertoire mélange des compositions originales (« Maria Fumaça », « Mr. Funky Samba », « Caminho da Roça », « Metalúrgica », « Leblon Via Vaz Lôbo », « Junia ») et des reprises de standards brésiliens revisités : « Na Baixa do Sapateiro » d’Ary Barroso; « Baião » de Luiz Gonzaga et Humberto Teixeira ; « Casa Forte » d’Edu Lobo ; « Urubu Malandro » de Lourival de Carvalho Louro et João de Barro Braguinha.

Des titres comme «Maria Fumaça» ou «Mr Funky Samba» sont d’ailleurs depuis devenus des classiques largement diffusés dans le soirées spécialisées du genre.

Banda Black Rio Maria Fumaça
Banda Black Rio Maria Fumaça

Parmi les autres titres marquants citons «Na Baixa Do Sapateiro» (sorti à l’époque en 45t avec en face B «Mr Funky Samba» ), «Metalurgica» «Urubu Malandro» ou encore «Casa Forte».

Le premier titre de l’album, « Maria Fumaça », équilibre de manière originale des éléments de musique brésilienne et américaine. La batterie combine des mouvements funk avec le rythme de la samba, et la conversation entre la cuíca et la guitare dans la deuxième partie est l’une des marques de l’œuvre.

Sur  » Mr. Funky Samba « , une composition du bassiste Jamil Joanes, Banda Black Rio combine les deux genres, le funk et la samba : le phrasé des cuivres et la ligne de basse évoluent dans une structure typique du funk, mais la batterie et les saillies qui ponctuent l’arrangement suggèrent une dynamique commune au samba.

Banda Black Rio ajoute des références jazz à ce mélange et l’élargit à d’autres rythmes brésiliens, comme le samba et le choro sur « Urubu Malandro ».

Banda Black Rio Maria Fumaça
Banda Black Rio Maria Fumaça

Pièce maitresse du groupe le plus emblématique de la scène samba-funk brésilienne 70’s, Maria Fumaça est une des œuvres qui représente le mieux la fusion entre un funk nord-américains et les rythmes brésiliens.

L’aventure BBR se poursuivra avec deux autres albums «Gaifieira Universal» en 1978 et «Saci Pererê» en 1980 avant d’être brusquement interrompu en 1984 suite à la mort de son leader Oberdan Magalhães.

Avec l’émergence de l’acid jazz dans les années 1990, des groupes britanniques comme Incognito, Jamiroquai, et Brand New Heavies feront de Maria Fumaça l’une de leurs principales références.

À partir des années 2000, remodelé et dirigé par le pianiste William Magalhães (fils d’Oberdan Magalhães), le groupe vivra une sorte de renaissance avec l’album « Movimento », suivi en 2002 de « Rebirth », sur le label britannique Mr. Bongo.

Sources : https://enciclopedia.itaucultural.org.br – www.faroutrecordings.com – www.fnac.com – https://les-chroniques-de-hiko.blogspot.com – https://soundsandcolours.com – www.discogs.com

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CREDITS :

Enregistré en 1977 au Estúdio Level et Estúdio Haway – Rio de Janeiro – Warner records

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