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Cofondateur du Band of Gypsys avec Jimi Hendrix, Buddy Miles a largement contribué au mouvement rock psychédélique des 60’s et 70’s. Son style unique mêlant funk, soul, jazz et rock a servi d’inspiration et d’influence à ses contemporains et aux générations suivantes. En témoigne son troisième album solo Buddy Miles Them Changes.

L’éléphantesque batteur Buddy Miles est né en 1947, à Omaha, dans le Nebraska. Son père est un jazzman, contrebassiste pour Duke Ellington ou Charlie Parker. À 12 ans, le petit Buddy se met à la batterie. A 16 ans, il devient le batteur de Wilson Pickett. Aucun témoignage de ces shows déments mais les témoins affirment que jamais le Wicked Pickett ne retrouva pareil talent pour l’accompagner.


Buddy Miles Them Changes

Vite repéré par Mike Bloomfield, un titan de la guitare blues-rock, ce dernier quitte le Paul Butterfield’s Blues Band en 1967 pour former un tout nouveau groupe basé à San Francisco : the Electric Flag, une fusion ambitieuse de rock, soul, blues, psychédélique et jazz. Ils devaient faire leurs débuts en public au Monterey Pop Festival. Bloomfield, très instable, se désintéresse du projet et passe à autre chose… le « Flag » n’a jamais eu le temps d’être le premier groupe rock à intégrer des cuivres…

Buddy Miles et Jimi Hendrix se rencontrent dans les années 60 alors qu’ils sont tout deux « side-men ». Mais il faudra attendre 1969 pour leur première collaboration, Hendrix produisant son premier album solo, le Buddy Miles Express.

Buddy Miles, souvent vêtu de paillettes tape-à-l’œil et d’un énorme Afro, joue de la batterie sur l’album « Electric Ladyland » d’Hendrix avant de co-créer officiellement le Band of Gypsys avec le bassiste Billy Cox quelques mois plus tard.

Buddy Miles Them Changes
Buddy Miles Them Changes

Considérés comme l’un des premiers groupes de rock afro-américains, leur seul et unique album est devenu l’un des enregistrements live les plus populaires d’Hendrix. Le mythique gaucher n’aura pas le loisir de poursuivre un nouvelle voie musicale aux cotés de Buddy Miles avant sa mort le 18 septembre 1970 à Londres.

Celui-ci repart vers d’autres rives, croisant celle du guitariste de Miles Davis de l’époque, John McLaughlin (Miles Davis – In A Silent Way (1969) ), avec lequel il grave l’album Devotion. Et c’est toujours en 1970 qu’il enregistre avec son groupe le Buddy Miles Express l’album Them Changes.

Pour l’occasion, Buddy Miles réuni un groupe d’élite avec des rockers blancs comme le guitariste Jim McCarty (futur Cactus) ou les fameux Charlie Karp et David Hull (Arthur Lee, Dirty Angels).

Buddy Miles Them Changes

Côté compositions, Buddy Miles n’hésite pas : Rufus Thomas (« Memphis Train »), Neil Young (« Down By The River ») et Otis Redding (« Your Feeling Is Mine ») sont mis à contribution. Et puis il y a « Dreams » de Gregg Allman. Buddy racontera :

Le Band Of Gypsys venait de s’arrêter, Jimi allait mal et moi aussi. Et puis j’ai découvert cette chanson de Gregg Allman, Dreams ”, que j’écoutais des heures d’affilée, en chialant comme un bébé. Cette chanson m’a sauvé la vie.

Buddy Miles

Buddy amène un morceau parfait, le très funky « Them Changes » que Hendrix s’appropriera voracement. Buddy Miles racontera comment Hendrix avait mis dix jours de répétitions acharnées pour mettre « Them Changes » en place.

Comprenant un peu tard ce qu’avait failli réussir l’Electric Flag, Buddy convoque une énorme section de cuivres (The Memphis Horns) et agit de facto comme le leader d’une machine qui aime beaucoup les chansons de trains.

Buddy Miles Them Changes

Il y a dans la tranquille assurance de ce big band quelque chose qui force le respect des rockers. Buddy Miles est un phénomène de la nature, sa voix est nuancée mais pleine d’attaque, et ce disque est sans doute un des grands albums perdus de la soul et du rock. Et le chef-d’œuvre du batteur, aussi.

On se souvient que Buddy Miles avait été viré du Band Of Gypsys par le manager de Hendrix, désireux de ramener Mitch Mitchell à bord.

L’album « Them Changes » sera un colossal succès de 1970 puisqu’il reste classé 74 semaines et se vend plus que les deux premiers albums de Buddy Miles combinés.

Buddy Miles Them Changes

Pour l’anecdote, en 1978, Miles sera arrêté et emprisonné pour un faux chef d’accusation de vol de voiture et vol dans un magasin de vêtements sur Hollywood Blvd… Il écopera de sept ans de prison. D’abord à la California Institution for Men à Chino, puis à la prison d’État de San Quentin.

Pendant son incarcération, Miles formera des groupes avec les autres détenus et se produira devant les gardiens et le personnel de la prison. Il montera même un programme de dons d’instruments aux prisonniers.

Source : www.rockbandsofla.com – www.allmusic.com – www.moderndrummer.com

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CREDITS :

  • Buddy Miles – vocals, drums, bass, guitar, keyboards, background vocals
  • Bob Hogins – keyboards, organ, piano, electric piano, trombone, background vocals
  • Charlie Karp – guitar, background vocals
  • Andre Lewis – clavinet, organ, piano, background vocals
  • Robin McBride – electric harpsichord, keyboards, piano, background vocals
  • Billy Cox – bass, fuzz bass
  • David Hull – bass, background vocals
  • Roland Robinson – bass
  • Marlo Henderson – guitar, background vocals
  • Jim McCarty – guitar
  • Wally Rossunolo – guitar
  • Duane Hitchings – organ
  • Bob Parkins – organ
  • Teddy Blandin – trumpet
  • Peter Carter – trumpet
  • Tom Hall – trumpet
  • James Tatum – tenor saxophone
  • Mark Williams – tenor saxophone, background vocals
  • Phil Woods – flugelhorn, piano, background vocals
  • Toby Wynn – baritone saxophone
  • Lee Allen – saxophone
  • Bobby Pittman – tenor saxophone, alto saxophone
  • Fred Allen – background vocals

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  • Steve Cropper – producer
  • Buddy Miles – producer, arranger
  • Robin McBride – producer
  • Bob Hogins – arranger
  • Charlie Karp – arranger
  • Warren Dewey – engineer
  • Alan Hendler – engineer
  • Fred Breitberg – assistant engineer
  • Bruce Swedien – mixing engineer
  • Desmond Strobel – art direction

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