Musique psychédélique, LSD et autres expériences hallucinogènes

Le psychédélisme (littéralement ouverture de l’âme, des sens) est indéfectiblement lié aux expériences hallucinogènes qui, selon Aldous Huxley (The Doors of Perception), toxicomane consommateur de mescaline, favorisaient un certain élargissement de la conscience permettant d’atteindre le divin. L’usage du LSD préconisé par Timothy Leary (1920-1996) allait devenir un élément prépondérant de la culture et de la musique psychédélique.

Après la guerre, les études sur le LSD sont remises au goût du jour par la CIA. D’abord utilisé en psychiatrie, la CIA et l’armée voient en ce psychotrope une possible arme de guerre et cherchent à en évaluer les effets sur les populations.

En Californie, les essais de l’armée vont avoir une importance inattendue car le LSD trouvera, au sein de cobayes en ayant tellement apprécié les effets, des bataillons de prosélytes farouches. Parmi ceux-ci figurent l’écrivain Ken Kesey (en 1959) et un peu plus tard (1962) Robert Hunter, futur parolier du Grateful Dead.

 Quoi qu’interdit aux États-Unis et en Angleterre, le LSD fait des ravages chez les jeunes. Les « victimes » célèbres sont nombreuses, entre ceux qui succombèrent et ceux qui, comme Syd Barrett (1946-2006), se « grillèrent » littéralement le cerveau.

Musique psychédélique
Musique psychédélique

A partir de 1965, le psychédélisme se répand très vite, d’abord à San Francisco puis à Los Angeles, au Texas, sur la côte est et sur tout le territoire, avant de traverser l’Atlantique pour aborder au Royaume-Uni, autre grande terre psychédélique par l’inventivité et le nombre de disques qui y seront produits dès 1966.

Le reste de l’Europe, avec une mention particulière pour l’Allemagne, attendra 1968 pour se lancer en force dans l’aventure.

Les formats usuels éclatent, la durée des morceaux n’est plus un critère restrictif, les textes abordent tous les sujets, les effets sonores, en particulier fuzz, larsen, distorsion et wah-wah sont dorénavant monnaie courante, tous les croisements d’influences sont permis, des instruments peu usités comme le thérémine, ou empruntés à d’autres cultures, le sitar, font leur apparition, les tempos sont ralentis ou soudainement accélérés. Un seul de ces critères suffit souvent à définir une musique psychédélique.

Musique psychédélique
Musique psychédélique

L’année 1967 est considérée comme l’année de référence du psychédélisme, aussi bien aux USA qu’au Royaume-Uni, ce sera le fameux Summer of Love. Pour les puristes du genre, elle marquerait à la fois le début et la fin avec, comme apogée, le festival de Monterey, qui se déroula les 16,17 et 18 juin, et révéla à 200 000 spectateurs et au monde, entre autres, le Big Brother & The Holding Company de Janis Joplin et Jimi Hendrix. C’est ainsi que, dès le 6 octobre 1967, les Diggers de San Francisco fêtent la mort du hippie.

En fait, on assimile souvent, à tord, le psychédélisme avec le mouvement hippie. La musique psychédélique peut se révéler violente, voir féroce avec le MC5 ou Savage Resurrection, éthérée ou champêtre, avec The Unspoken Word