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Dix disques. Ceux qu’emporteraient sur son île le chantre so british Jamie Lidell. L’électron libre de la galaxie Warp publie un nouvel ovni rétrofuturiste qui oscille entre soul-funk vintage et connexions plus pop…

Sly and the Family Stone “There’s a riot going on”

L’idée de paranoïa massive, le sexe miteux, la guerre, tout cela, cette folie qui ronge, a présidé à ce disque de funk. Le funk comme je le connais : brut, désagréable, anguleux. Sly y est à son top, le plus nu et le plus cassé.

Raymond Scott “Manhattan research”

Une compilation des travaux des années 50 et 60 de l’immense M. Scott. Un pionnier électronique, qui a inventé des machines, pour leur donner une âme et en tirer de la belle musique. Ce génie n’était pas qu’un doux dingue : il fut aussi un sérieux businessman, plaçant ses incroyables bandes-son sur nombre de supports.

Prince “Sign ‘O’ the times”

Pourquoi embarquer celui-là ? Parce que c’est un double, qui aurait même dû être triple. Parce que j’ai eu ma phase Prince, l’idolâtrant comme un gamin, au point de porter le pourpre comme lui, de pousser des petits cris… Parce que cet album, vingt ans après, sonne toujours autant : rien à jeter, que du funk, racé, élégant, synthétique. Aujourd’hui encore, ce disque est un défi d’un total génie.

Marvin Gaye “What’s going on”

Comment oublier la première fois que j’ai entendu “What’s Goin On”. Je me lavais les mains, ma mère préparait le déjeuner. Le soleil coulait dans la cuisine et j’ai mis la radio. Aussitôt, Marvin a hurlé aussi fort que le soleil. Les deux feux se sont combinés et l’eau est devenue froide. J’ai fixé le mur, en transe, et des larmes ont coulé. Cette voix. A vous faire croire en dieu !

Michael Jackson “Off the wall”

Les bons vieux classiques, rien tel quand vous avez le blues, seul sur une île. Si “Don’t stop till you get enough” ne vous secoue pas, c’est que vous êtes morts ou trop partis trop loin pour que l’on soit ami. J’ai toujours préféré ce disque à “Thriller”. Une irruption de joie dont j’aurais besoin dans l’île. Apportez-moi mike !

Minnie Ripperton “Perfect Angel”

La couverture en dit déjà long. Minnie fait partie de cette série d’artistes décédés trop tôt. Alors, il vous reste à l’imaginer. Comment était-elle ? Comment son âme devait-elle être si douce ? J’ai reçu cet album comme un cadeau d’amour adressé au monde entier.

Parliament “Osmium”

Le seul disque de ma collection avec de la cornemuse. Quelle puissance ! Du genre capable d’irradier les habitants de toutes les galaxies, pourvu qu’ils aient des oreilles. Moi, avec ça, je pourrais fumer une banane en pensant que c’est sacrément funky! Le genre de truc à vous bouger le cul par-dessus tête !

Can “Tago Mago”

J’ai grandi en voulant fumer de l’herbe comme les grands garçons. Tout ça n’allait pas vraiment si bien jusqu’à ce que je tombe sur ce disque. Ce monde parallèle m’a foutu la trouille ! Des fantômes nageant dans une brume de champignons jaunes. Et puis à peu j’ai samplé cette musique et ma crainte s’en est allée.

Sun Ra “Singles collection”

Encore un paquet de bonnes ondes pour l’île. L’histoire du Ra à travers ses antiques singles, qui enjambent de long en large son univers. Ou au moins du système solaire. Fletcher Henderson y croise Batman, sur le spacefloor avec de la disco 3000. Quelle joie !

Brian Eno “Apollo”

Comme la vie sur Terre peut parfois vous sembler lourde, il me faut aussi empaqueter quelques gemmes musicales. Idéales pour les nuits étoilées et opiacées où il est temps d’abandonner son corps derrière… Eno connaît mieux que nul autre les bienfaits de l’ambiant. Et dans cette île, il deviendra un bon compagnon.

© vibrations magazine

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