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Novateur pour son époque, Gabor Szabo a expérimenté le feedback avant Jimi Hendrix, utilisé le sitar avant les Beatles, et fusionné les rythmes latins à son jeu de guitare avant Santana. La fusion des genres s’insère aisément dans son jeu de guitare façon club de jazz, parfois introspectif , l’ensemble instrumental sonne intemporelle, à la limite de la pop.

Guitariste hongrois au style singulier, Gabor Szabo a quatorze ans lorsqu’il reçoit de son père sa première guitare. Il travaille en autodidacte quatre années, s’initiant au jazz par les disques et les émissions de la « Voix de l’Amérique ». Le jeu de Roy Rogers aura une influence majeur sur le jeune Gabor qui ne tardera pas à dépasser le singing cow-boy développant sa propre technique basée sur les limites de son instrument bon marché.

Gabor Szabo rencontre des artistes de jazz comme Gerry Mulligan (que Szabo a qualifié de «première vraie influence majeure» dans un entretien d’août 1966), Chet Baker, Johnny Smith et Tal Farlow – façonnant un style unique et autodidacte qu’il développera davantage dans les clubs de Budapest à partir de 1954.

De 1954 à 1956, Gabor Szabo se produit dans sa ville natale au sein de formations locales, accompagne des chanteurs et compose pour le cinéma et la radio.

Gabor Szabo
Gabor Szabo

Après deux années à se produire, ainsi que des incursions dans la musique radiophonique et cinématographique, la situation politique en Hongrie se dégrade. La révolution éclate. Comme beaucoup de compatriotes, Gabor Szabo s’enfuit en 1956 ne transportant que sa guitare alors que lui et un ami passent à la dérobée des tanks russes à la frontière.

C’est ainsi qu’en novembre 1956, il s’expatrie aux États-Unis. D’abord  installé avec sa famille à San Bernardino, en Californie, Gabor Szabo peine à se faire une place au sein de la scène musicale.

L’échec de son groupe The Three Strings le pousse à travailler comme concierge, mettre de l’argent de coté et intégrer le prestigieux Berklee College of Music en 1958. Établi à Boston, il joue avec de nombreux orchestres dont celui de Toshiko Akyoshi.

Tout autant que son éducation musicale, Berklee lui permet de côtoyer Gary McFarland et surtout Chico Hamilton, qu’il rencontre dans les coulisses du Newport Jazz Festival.

En 1958, Gabor Szabo fait partie du Newport International Band. Membre du quartette de Chico Hamilton de 1961 à 1964, il travaille ensuite avec Charles Lloyd (1965), Gary McFarland et dirige son propre groupe (1966-68).

Ce n’est que lorsque j’ai rejoint Chico Hamilton en 1962 que j’ai développé mon propre style », raconte Szabo à DownBeat en 1965. « J’ai passé trois merveilleuses années avec Chico ». Avec Charles Lloyd, Szabo commence à se diversifier, en jouant avec le quartet et en enregistrant un album pour Columbia, « Of Course, Of Course ». Il collabore également avec son camarade de Berklee, Gary McFarland, sur l’album « The In Sound » de Verve en 1965.

Etabli à Los Angeles, Gabor Szabo exerce ses activités à la télévision et fonde le Perfect Circle formation dont le répertoire va de là (pseudo) musique classique au jazz-rock.

L’émergence du rock (notamment George Harrison, Eric Clapton et Jimi Hendrix) permet à Gabor Szabo d’expérimenter des formes de jazz plus accessibles.

Durant les années 70, Gabor Szabo se produit régulièrement le long de la côte ouest, hypnotisant le public avec son style enchanteur et fascinant mêlant jazz, pop, musique gypsy et indienne.

Souffrant de troubles hépatiques et rénaux, il revient à Budapest pour y être hospitalisé en décembre 1981. Gábor Szabó meurt à Budapest en février 1982.

Gabor Szabo a remporté le référendum de la revue « Down Beat », catégorie « New Star », en 1964.

Après avoir œuvré dans le plus pur style hard bop (lignes mélodiques capricantes parsemées de fulgurances, phrasé rugueux foisonnant d’audaces harmoniques et rythmiques), Gabor Szabo, touché par le mysticisme, oriente son art vers la musique indienne, s’efforçant de faire sonner son instrument à la manière du sitar.

A la fin de sa carrière, Gabor Szabo utilise talentueusement les multiples ressources offertes par l’électronique (distorsion, réverbération, larsen, etc…). Technicien habile, il improvise avec une verve et une intelligence remarquables.

Sources : www.dougpayne.com – www.radiofrance.fr – www.allmusic.com – www.jazzmessengers.com – https://lightintheattic.net

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