Durant le Swinging London « Tu rentrais dans un bar et tu tombais sur Brian Jones, Hendrix, deux Beatles, tous assis en rond. Nous étions le centre de l’univers et ça a duré trois ans comme ça », se souvenait Lemmy Kilmister en 2010. Le bassiste de Motorhead a beau abuser de toutes les substances interdites depuis plus de quarante ans, sur ce coup-là, faut le croire !
Tout comme Paris (particulièrement les quartiers de Montmartre et de Montparnasse) fut dans les années 1920 le théâtre d’un renouveau intellectuel et artistique, Londres et son Swinging London connut ses années folles de 1965 à 1968. À la seule différence que les garçons aux cheveux longs s’appelaient Mick Jagger ou Donovan et que les filles aux minijupes se prénommaient Twiggy ou Marianne Faithfull.
Épicentre de ce que le Time magazine, dans son édition du 15 avril 1966, qualifiait de Swinging London (l’expression est restée), le quartier de King’s Road, situé à l’ouest de Londres, concentrait en quelques pâtés de maisons tous les éléments nécessaires à une révolution (musicale et culturelle : des boutiques de vêtements ou la jeunesses craquait pour des chemises à jabot et des pantalons bariolés (Mary Quant, Granny rakes ATrip…), des galeries d’art, des salles de concerts où des groupes débutants (tricotaient leurs premiers accords (les Rolling Stones au Marquee, Les Pink Floyd à l’UFO…).
Pour la première fois de son histoire, la jeunesse londonienne avait de l’argent à dépenser et l’esprit assez libre pour déclencher une folle explosion créative et vivre pleinement une libération débridée des mœurs.
A partir de 1968, l’influence du psychédélisme américain, que ce soit en termes de musique (plus tourmentée et plus revendicatrice) ou de comportement social (look hippie, consommation massive de drogues…) change la donne : la révolte gronde, les Beatles en appellent à la « Révolution » (1968)… le Swinging London se diluera peu à peu dans les affres d’une fin de décennie qui constate l’échec de ses idéaux.
Le 5 juillet 1969, le concert gratuit donné par les Rolling Stones à Hyde Park, devant 500000 personnes et dédicacé à Brian Jones décédé deux jours plus tôt, mettra un terme définitif à cette parenthèse chamarrée où tout semblait possible, de King’s Road à Carnaby Street, que l’on soit issu de la bourgeoisie ou de la working class.
Pour qui veut saisir l’essence du Swinging London, il reste les disques. Bien sûr, de Face to Face, des Kinks (1966) à The Piper at the Gates of Dawn du Pink Floyd (1967), mais surtout deux film et une série télévisée qui font du bien aux lecteurs de DVD.
The Knack, réalisé par Richard Lester en 1965, qui conte avec humour les tourments sexuels de la jeunesse britannique ; Blow up, de Michelangelo Antonioni (1966) qui suit un jeune photographe (inspiré de David Bailey) aux prises avec un mystérieux cadavre et une magnifique Jane Birkin ; Chapeau melon et bottes de cuir (The Avengers), période 1965-1967, où, face au distingué et très old school Jonh Steed (Patrick Macnee), la piquante et bottée Emma Peel (Diana Rigg) incarne mieux que quiconque l’esprit et l’allure du Swing London.
Il y avait une boîte en face Piccadilly circus.. Très connue. Qui peut me rappeler le nom ?
Merci
« les enfants terribles » , j’ y allais en juillet 1967 . Que de beaux souvenirs….
J’étais en angleterre de 64-65 puis de 68 au 5 juillet 69 juste après le concert des Stones ….la poubelle, le kilt, les enfants terreible, le Marquee etc….je travaillais à l’écu de France (Piccadilly) .