Headless Heroes of the Apocalypse, brûlot soul d’Eugene McDaniels

Quand sort l'album Headless Heroes Of The Apocalypse en 1971, Eugene McDaniels est un homme dont les plus grandes heures de gloire sont derrière lui. Un temps oublié, ce brûlot de soul engagée sera, une fois de plus, exhumé grâce à quelques grands noms du rap des 90's pour devenir un objet culte avec des titres comme Headless Heroes, Supermarket Blues ou Jagger the Dagger. La légende veut même que l’administration de Nixon ait appelé Atlantic Records pour se plaindre des paroles incendiaires de l'album.

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Harlem River Drive, quand les frères Palmieri enflamment New York

En 1970, les frères Palmieri, Eddie et Charlie, prennent le contrôle de cet album cultissime en tant que leader. A leurs côtés, une escadrille de tueurs prêts à exploser : Andy Gonzales, Cornell Dupree et le batteur le plus funky du moment, Bernard "Pretty" Purdie. Les Palmieri et leurs acolytes mixent mambo cubain, salsa pure, soul music, atmosphère blues et jazz fusion de déménageur. Le cocktail d’Harlem River Drive est une saveur unique de son temps lorsque les cloisons entre nu yorican soul, jazz, rhythm'n'blues, funk et rock étaient on ne peut plus poreuses.

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B.O. du Mariage Collectif (JP Mirouze), free jazz et volutes psychédéliques

Le Mariage Collectif est une curiosité totale du cinéma post-hippie des années 70. Si ce film érotico-hippie de 1971 n'a, aujourd'hui, pas grand intérêt, sa bande sonore, elle, méritait bien une réédition. Dénichée dans une décharge par le D.A. du label Born Bad, cette œuvre mineure de Jean-Pierre Mirouze alias Jean-Pierre Guigon (et futur Jean-Pierre Sabar au sein du supergroupe French disco Arpadys) est, aux oreilles de tout vintage addict, une sucrerie délicieuse.

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Workin’ Together (Ike et Tina Turner), deux enfants terribles chauffés à blanc

En 1971, Ike & Tina enregistrent l'album Workin' Together publié par Liberty Records qui va passer une dizaine de mois dans le hit-parade américain, en grimpant jusqu'à la vingt-cinquième position. Décidément rock, il contient une moitié de titres signés Ike Turner, Eki Renrut (son pseudo) et Aillene Bullock (autrement dit Tina). Le reste étant consacré à un choix de reprises impeccables dont Get Back des Beatles, Proud Mary de Creedence Clearwater Revival et Ooh Poo Pah Doo de Jessie Hill.

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Tago Mago (Can), pierre philosophale du rock underground des 70’s

Mélange de rock tribal, répétitif, de dance music postpunk et d’expérimentation free ultime, l’univers de Can atteint une sorte de sommet barge sur son 3ème LP Tago Mago, publié en février 1971. Le cerveau du gang de Cologne alors composé d’Holger Czukay, Michael Karoli, Jaki Liebezeit, Irmin Schmidt et Damo Suzuki n’est pas dérangé, juste ouvert à toutes les influences possibles susceptibles de déstabiliser le rock’n’roll d’alors.

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B.O. d’il était une fois la Révolution (Ennio Morricone), un certain romantisme doux-amer

Après le triomphe historique d'Il était une fois dans l'Ouest (1968), Sergio Leone retrouve le genre du western et pour la 5ème fois son compositeur fétiche Ennio Morricone. Pour la bande sonore, le compositeur italien renoue avec son sens de l'insolite à travers une instrumentation innovante. Son thème principal, Giù la Testa (du nom du film en italien) donne le ton, avec ses envolées lyriques accentuées par la voix sublime d'Edda Dell'Orso.

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From a Whisper to a Scream (Esther Phillips), 1er LP sur le label jazz-funk CTI

Choriste du Johnny Otis Band, puis membre d’Atlantic Records et Roulette, Esther Phillips rejoint le label jazz-funk Kudu (CTI) de Creed Taylor en 1971. Pour son 1er LP pour CTI « From a Whisper to a Scream », enregistré en décembre 1971, Esther s'adjoint les services de Pee Wee Ellis, Hank crawford, Dave Liebman, Richard Tee, Eric Sale, Bernard "Pretty" Purdle et Airto Moreira. Ses albums solo enregistrés pour le label constitueront le pinacle d’une riche carrière vocale entre soul, funk, jazz.

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Thembi (Pharoah Sanders), hanté par l’Afrique et la spiritualité des ancêtres

Sorti en pleine période free, "Thembi", nommé ainsi en hommage à sa femme sud-africaine, est le quatrième album du multi-instrumentiste Pharoah Sanders pour le label Impulse!. Le saxophoniste y repousse encore les limites du jazz, en y intégrant des éléments venus d’ailleurs, et d’Afrique en particulier : saxophone ténor, alto et soprano, flûte alto, fifres, bailophone, sanza, corne de vache et , sifflets d'oiseaux.

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B.O. de Vampyros Lesbos (Manfred Hubler / Siegfried Schwab), érotico-psychédélique

En plein âge d'or des nanars "horrotica" sort Vampyros Lesbos en 1971, célèbre film d’épouvante de l’Espagnol Jess Franco, réalisateur connu pour ses nombreux films de Série B. La bande sonore, signée Manfred Hubler et Siegfried Schwab, est une joyeuse partouze kitsch et instrumentale de guitares fuzz, d'orgues hammond et de sitar, un croisement stylistique de psychédélisme, funk, baroque.

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B.O. de Sweet Sweetback’s Baadasssss Song (Melvin Van Peebles), aussi iconoclaste que visionnaire

En 1971, un ovni apparait sur les écrans noirs américains, Sweet Sweet Sweetback's Baadasssss Song. Son auteur, Melvin Van Peebles, réussit le tour de force de réaliser le premier film indépendant noir, sans compromis, dans une industrie contrôlée à 100% par des blancs. Faute de moyens, Melvin Van Peebles endosse les casquettes d’auteur, réalisateur, acteur principal, producteur, distributeur et, cerise sur le gâteau, il écrit et compose ce qui sera la première B.O. de film au coté d’Earth Wind & Fire, pour promouvoir son œuvre.

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What’s Going On (Marvin Gaye), chef-d’œuvre de soul engagée

Alors que l'Amérique se bat avec ses propres démons, intérieurs (la ségrégation) et extérieurs (le Vietnam), Marvin Gaye publie un chef d'œuvre de soul consciente. Avec sa prose engagée, What's Going On qui parait le 21 mai 1971 sort le label Motown du gentil rêve américain pour le confronter aux réalités de son temps. Marvin Gaye fait groover son serment politique et social comme nul autre. Une magistrale symphonie, savamment dosée, où les cordes hypnotisent le rythme et les chœurs.

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Requiem for an Almost Lady (Lee Hazlewood), la country devient baroque

Lee Hazlewood est un de ces hors-la-loi de la norme et du classement. Si pour le quidam, le nom du moustachu évoque vaguement quelque chose c’est souvent exclusivement le tandem qu'il forma avec Nancy Sinatra. Hazlewwod est pourtant bien plus que ça. Un compositeur, chanteur, musicien, arrangeur, patron de label (LHI) et producteur brassant des influences multiples.

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Construção (Chico Buarque), l’antépénultième syllabe du vers

Chico Buarque sort Construção en 1971, album qui marque une nouvelle évolution de son style. Selon lui, si son album n°4 est son album de maturité en tant qu’homme, Construção marque sa maturité en tant qu’artiste. A bien des égards, le disque reste nourri à la musique brésilienne, toute la musique brésilienne mais rien que la musique brésilienne.

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La B.O. de Roy Budd Get Carter, objet de culte certifié

Get Carter (La loi du Milieu) est un de ces films dits cultes qui semblent être avant tout parlants pour une génération donnée dans un pays donné : un film respirant l'Angleterre à chaque moment, une "anglicité" - ici populaire et sordide - inimitable. Passé un peu inaperçu à sa sortie en 1971, Get Carter est devenu trésor national britannique au milieu des années 90. La bande sonore tout aussi culte signée Roy Budd met en avant les bruits d’ambiance et la présence éparse de thèmes lancinant et minimalistes.

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Isaac Hayes Black Moses, double LP de rhapsodies soul orchestrale

A ce stade de son règne, Stax, son label, n’est plus en mesure de refuser ses caprices. Pas même un projet pharaonique tel que Isaac Hayes Black Moses, double album imposant par les moyens techniques (six ingénieurs du son !) et le caractère épique de son contenu, la plupart des morceaux, véritables rhapsodies soul orchestrale, oscillant entre sept et dix minutes. Jusqu’à l’emballage cruciforme qui explose conventions et budgets.

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Gal a Todo Vapor (Gal Costa), live débridé de la muse underground du tropicalisme

Enregistré live lors d'une série de représentations au Théâtre Tereza Raquel de Rio de Janeiro en 1971, Gal a Todo Vapor compile dans un double album un ensemble de chansons qui va de la tradition d'Ismael Silva au folklore bahianais en passant par l'avant-garde de Caetano Veloso et Jorge Ben. Les sept premiers morceaux (sur 18) mettent en scène Gal Costa seule, accompagnée uniquement de sa guitare acoustique.

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Maggot Brain (Funkadelic), magnifique partouze P-funk

Avec leurs deux premiers albums - Funkedelic, en 1970, un acid rock imprégné de blues, et Free your mind... plus psychédélique -, les Funk, comme on les surnommait, sont devenus l'incarnation d'un mode de vie, une religion. Avec son troisième opus Funkadelic Maggot Brain, le groupe est à l'apogée de son pouvoir créatif. La musique mêle des paroles qui donnent froid dans le dos à une partition quasi surnaturelle.

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High Contrast (Gabor Szabo), première incursion du guitariste en territoire jazz fusion

Etabli à Los Angeles, Gabor Szabo exerce ses activités à la télévision et fonde le Perfect Circle formation dont le répertoire va de là (pseudo) musique classique au jazz-rock. L’émergence du rock lui permet à d’expérimenter des formes de jazz plus accessibles. Enregistré en 1970 pour le label Blue Thumb, High Contrast représente l'une des collaborations les plus remarquables dans la carrière de Szabo.

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Histoire de Melody Nelson (Serge Gainsbourg), poèmes symphoniques de l’âge pop

Après le succès de je t’aime moi non plus, Serge Gainsbourg l'avoue : il est temps de passer aux choses sérieuses. Et les choses sérieuses, c'est un concept-album comme la pop en délivre alors, de Sgt. Pepper's (Beatles) à la Mort d'Orion (Gérard Manset) en passant par le double album Amour Anarchie de Léo Ferré. Les choses sérieuses, c'est de s'imposer à part entière comme interprète, de ne plus se disperser dans les œuvres de commande.

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Electric warrior (T-Rex), riffs croustillants et voix filtrées

Deuxième album du T. Rex du mythique Marc Bolan, Electric Warrior impose le glam rock comme une évidence aux yeux des amateurs de rock sucré. La guitare, sourdement étouffée par une distorsion lourde, percute la voix légère et sensuelle de Marc Bolan, qui semble incarner à lui seul l’idée d'un glamour venu se planter dans le cuir d’un rock à peine remis de la folie des années 60.

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Pieces Of A Man (Gil Scott Heron), critique du consumérisme de l’Amérique moyenne

Après un premier vinyle publié en 1970 sur le label Flying Dutchman de Bob Thiele, la collaboration entre Scott-Heron et Thiele va s'étendre au-delà de la collection de poèmes dits sur fond de congas qui composent Small Talk At 125th And Lennox. Dès son baptême de studio, Gil Scott Heron dévoile l'œcuménisme de son regard critique en égratignant aussi bien les bourgeois afro-américains de gauche que le consumérisme de l'Amérique moyenne, pavillonnaire et décérébrée.

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L.A. Woman (The Doors), le chant du cygne de Jim Morrison

Ni le nom du studio ni le titre de la chanson ne sont du meilleur augure. Durant les premiers jours d'octobre 1970, une équipe de musiciens est réunie à Sunset Sound Recorders afin d'y terminer l'enregistrement d'une composition de Nick "The Greek" Gravenites, Buried Alive in the Blues... Seule manque la chanteuse., d'ordinaire ponctuelle.

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Attica Blues (Archie Shepp), vibrantes émotions black, brown and beige

Mai 1971 : dans les studios de Rudy Van Gelder, Archie Shepp enregistre son prochain album pour la firme impulse! au titre pas moins évocateur que les précédents, "Things Have Got To Change''. Septembre 1971 : une émeute éclate dans la prison d'Attica (New York), suite au décès brutal, le 21 août, de l'activiste du Black Panther Party George Jackson dans la prison de Saint Quentin.

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Nilsson Schmilsson (Harry Nilsson), un certain penchant pour la pop de chambre

Une vie personnelle et une carrière chaotiques toutes deux bisées par ses excès, son insouciance et son inconstance. Une destinée aussi simple que tragique pour ce génial troubadour refusant de monter sur scène et capable du meilleur "Nilsson Schmilsson" en 1971 comme du pire "Son of Schmilsson" en 1972.

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Blue (Joni Mitchell), harmonies virginales et poésie désabusée

Après ses trois premiers albums, Joni Mitchell éprouve le besoin de prendre de la distance vis-à-vis d'un succès aussi croissant qu'angoissant. Elle témoignera quelques années plus tard au sujet de ce sentiment d'insécurité : "A l'époque, je me sentais sans défenses, comme l'emballage de cellophane d'un paquet de cigarettes, comme si je n'avais plus aucun secret pour le monde. Je n'étais ni forte ni heureuse."

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Smackwater Jack (Quincy Jones), une dream team de musiciens jazz triés sur le volet

Plus encore que "Gula Matari" (1970, A&M), "Smackwater Jack" marque un tournant dans la discographie de Quincy Jones : c’est la première fois qu’il s’essaye à autant de styles en à peine 42 minutes. Jazz, blues, pop, gospel, musique de film. Quincy Jones combine tous ses savoir-faire avec une confondante facilité, au risque de tomber dans le piège du disque-catalogue, qu’il évite cependant grâce aux efforts combinés de trois producteurs : Phi Ramone, Ray Brown et Jones lui-même.

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Clube da Esquina (Milton Nascimento & Lô Borges), un songwriting coloriste et mystique

Le nom « Clube da Esquina» (littéralement «club du coin») désigne Milton et ses acolytes, un groupe de jeunes musiciens du Minas Gerais. Le collectif sortira deux albums : Clube da Esquina en 1972 crédité Milton Nascimento et Lo Borges et sa suite Clube da Esquina 2 en 1978 créditée Milton Nascimento. Si les deux sont de grandes réussites, le premier volet reste une référence absolue.

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B.O. de Shaft (Isaac Hayes), instrumentaux introspectifs et tueries funky

« Il est cool, c’est un coriace. C'est un privé non, une bombe sexuelle qui les tombe toutes. Il ne reçoit d'ordre de personne’, noir ou blanc, mais il est prêt à risquer sa peau pour un pote. Lui, c'est Shaft. Pigé ! » Le titre principal d’lsaac Hayes présente parfaitement le héros/rebelle/emblème afro-américain interprété par Richard Roundtree et vedette de l’énorme succès réalisé par Gordon Parks, Les Nuits rouges de Harlem sortit dans la foulée de Sweet Sweetback’s Baaclasssss Song.

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